C'est une réalité électorale depuis longtemps aux Etats-Unis: les électeurs évangéliques (près d'un tiers du vote républicain) ne se déterminent pas seulement, dans leur choix, en fonction du degré de ferveur religieuse du candidat. Le pasteur Pat Robertson (Christian Coalition), dans les années 1980, s'en était rendu compte. Il escomptait un full support des born again, il n'eut droit qu'à un peu plus de 10% de leurs votes.
C'est la raison pour laquelle, actuellement, Ted Cruz, bien plus religieux que Trump, ne recueille pourtant pas autant de promesses de vote évangélique en ce début de primaires. Ce n'est pas nécessairement un signe de sécularisation interne du vote évangélique, mais plus sûrement l'indication que Trump incarnerait (pour l'instant?) mieux que Cruz la colère de la classe-moyenne blanche dans la société américaine (en crise) d'aujourd'hui.