mémoire
-
Revue d'Histoire du Protestantisme 2023/1
Sous la direction scientifique de Hubert Bost (Ecole Pratique des Hautes Etudes - PSL) la Revue d'Histoire du Protestantisme est une référence académique, prenant la suite du Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français fondé dès... 1852.Bonne nouvelle, le n°2023/1 est sorti. Il porte sur la mémoire de la Saint-Barthélemy, dont le 450e anniversaire fut commémoré l'an dernier (2022). -
Jardin mémorial de la Saint-Barthélemy
L'image de Paris a longtemps été entachée d'un massacre.
Un carnage "entre voisins" (Jérémie Foa) fomenté par un parti catholique et un pouvoir politique résolus à en finir avec "l'hérésie". En quelques heures, le massacre de la Saint-Barthélémy, à Paris, dans la nuit du 24 août 1572, a changé le visage de la capitale, et de la France. Une tache indélébile.
450 ans plus tard, et 6 ans après un premier effort commémoratif (sous le Pont Neuf), la Mairie de Paris a enfin réparé l'oubli, et rendu un véritable hommage, digne et fort, aux victimes de l'intolérance religieuse qui tombèrent, par milliers, il y a 450 ans.
Le 16 septembre 2022 marque symboliquement un réinvestissement apaisé, partagé et fraternel de l'espace parisien, au coeur de la capitale, par une présence protestante qui en avait été extirpée par le carnage.
Album photo ici (lien)
-
Victimes de l'esclavage, une stèle à Creil
Avant l'abolition de l'esclavage en 1848, les esclaves étaient considérés comme des « biens meubles », et ne portaient à ce titre pas de nom officiel.
A partir de l'abolition, les officiers de l'Etat civil ont donc eu la charge d'attribuer des patronymes aux esclaves affranchis. Le mémorial «Les noms de l'esclavage», créé par CM98, permet ainsi aux habitants d'origine antillaise de retrouver la trace des premiers aïeux qui ont porté leurs noms.
Avec l'aide de l'AAC, les familles creilloises et des environs ont ainsi pu rechercher le nom de leurs ancêtres et les inscrire sur la stèle inaugurée en 2015.
Une initiative rare et bienvenue (découverte au gré d'une promenade), pour une mémoire partagée.
-
La controverse postcoloniale en France (recension)
À l’automne 2018, Le Point publiait une tribune signée par 80 personnalités dénonçant la supposée menace d’une hégémonie des théories «décoloniales» dans les universités françaises. Le journal réveillait ainsi le spectre d’un débat houleux dans l’Hexagone.
La thèse d’Anne-Claire Collier tombe à point nommé pour éclairer la construction sociale de ce type de controverses idéologiques et théoriques.
Cette thèse constitue une plongée passionnante dans la sociologie politique et conceptuelle des débats autour de la notion de «postcolonial» dans l’espace savant français contemporain.
Lire la suite de cette excellente recension de thèse, signée Emir Mahieddin, ici (lien).
-
Nouvelle édition des lettres de Marie Durand
De nombreux touristes ont visité cet été les Saintes Maries de la Mer, et la Tour de Constance.
Un lieu marqué par la mémoire de la persécution antiprotestante, mais où cette dernière n'est pas très largement expliquée au grand public. La même remarque vaut d'ailleurs pour d'autres villes françaises comme Montpellier par exemple (cf. Arc de Triomphe du Peyrou et son médaillon anti-hérésie).
Signalons d'autant plus cette nouvelle édition des lettres de Marie Durand, disponible dès la semaine prochaine aux Editions Ampelos, que Nicole Borello a a présentées et annotées
-
Les grands mythes de l'histoire de France (Sciences Humaines)
Entrer en histoire de France, c’est pénétrer tremblant en un édifice sacré (...) Le temple est-il intouchable?
La question est lourde de batailles médiatiques.
D’un côté, les défenseurs d’une histoire identitaire, articulée autour de dates clés et de grandes figures.
En face, les partisans d’une histoire ouverte au monde, qui met l’accent sur les échanges et les métissages.
Entre ces deux pôles, une majorité d’historiens continue de défendre une histoire de France qui soit nationale sans être nationaliste.Pour s'y retrouver, un excellent numéro spécial du magazine Sciences Humaines (août-sept 2017).
-
L'identité huguenote (Droz)
A l'aube d'une année 2017 qui sera marquée par de nombreuses manifestations scientifiques autour de la Réforme protestante, il n'est pas trop tard pour signaler le grand intérêt de ce bel ouvrage collectif sous la dir. de Philip Benedict, Hugues Daussy, Pierre-Olivier Léchot, L’identité huguenote. Faire mémoire et écrire l’histoire (XVIe-XXIe siècle), Genève, Droz, 2014, 660 p.
Ce copieux volume pluridisciplinaire, doté d'une postface de Jean Baubérot, est issu d’un colloque international tenu à Ascona (en juin 2010), centré sur l’identité huguenote et son rapport à l’histoire.
-
La Société d'Histoire du Protestantisme de Montpellier & Jacques Delteil
La perspective prochaine de fêter Noël nous rappelle cette tension: d'un côté, la culture de l'instant (faire la teuf, c'est "consommer maintenant"), qui cherche à préempter l'événement. De l'autre, la discipline de la mémoire (qui articule fête et souvenir fondateur).
Pour nourrir la seconde, les protestants français, dont tous les cercles d'appartenance cumulés représentent entre 3 et 4% de la population, ont su mettre en place de nombreux lieux et associations voués à transmettre. Rappelons par exemple la très dynamique Société d'Histoire du Protestantisme de Montpellier (SHPM), qui anime depuis bientôt 4 décennies le débat historique par une programmation très riche (lien). Une de ses figures emblématiques (et président honoraire), Jacques Delteil, s'en est allée au début de l'automne dernier (30/09/2016).
Juriste de profession, homme de service et d'engagement, membre associé de la SHPF, Jacques Delteil était un familier de l'Assemblée du Désert (photo ci-contre prise en 2008). Il fait partie de ces "passeurs" fidèles qui savent, comme les robustes chênes cévenols, qu'une mémoire pleine de sève rime avec espoir. Respect.
-
Découverte de la plaque commémorative de la Saint-Barthélémy (Paris)
Ai découvert ce jeudi in situ, au square du Vert Galant, la fameuse plaque commémorative du carnage de la Saint Barthélémy finalement mise en place à Paris, 444 ans (!!) après les faits.
Deux questions à l'enfant Candide.
-Mais pourquoi diantre avoir disposé cette plaque discrète à 3m50 de haut, ce qui en rend la lecture difficile pour le commun des mortels (excepté peut-être les stars de la NBA du haut de leur 2m)?
-Candide répond: Serait-ce parce que les protestants sont de drôles de géants, qui peuvent lire à hauteur de géant?
-Mais pourquoi la Mairie a-t-elle maintenu la présence d'une fort disgracieuse poubelle juste en contrebas?
-Candide: Mais c'est peut-être parce les géants aiment un espace public sans trop d'ordure étalée?
Peut-être?
-
Paris et la France font mémoire de la Saint Barthélémy
Vigilance. En France, un pouvoir aux abois multiplie les "opérations séduction" à caractère clientèliste. Plus que jamais, un tri est à faire entre ce qui relève de dialogues et de relations fortes, et ce qui relève de l'instrumentalisation pure et simple. Cette semaine, l'inauguration mardi dernier d'une plaque commémorative de la Saint Barthélémy, à Paris, relève de la première catégorie.
Dans la mémoire parisienne et la mémoire nationale, cet acte posé, par les hautes autorités de l'Etat et de la Mairie de Paris, devant de nombreux représentants religieux, marque une reconnaissance nationale de la tragédie qui marqua ce "jour qui rougit de sa honte" (nuit du 24 août 1572, dixit Agrippa d'Aubigné).
Mieux vaut tard que jamais... Lien.
-
Nouveaux regards sur l'esclavage (ed. Empreinte) est paru !
C'est un excellent livre interdisciplinaire, dirigé par le sociologue Jean-Claude Girondin, sur lequel j'espère pouvoir revenir plus en détail. Eclairant de manière croisée les enjeux liés à la mémoire de l'esclavage, au christianisme et au "vivre-ensemble", ce volume collectif ouvre des pistes passionnantes. Un "must" à acquérir dans sa bibliothèque pour lire au coin du feu pendant les fêtes!
Le voici ainsi présenté sur le site de l'éditeur (Empreinte):
Ce livre qui s’adresse à un large public, cherche à mieux faire connaître la traite et l’esclavage des Noirs ainsi que la condition de vie de ces derniers en métropole et aux Antilles françaises. Malgré la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité par le Parlement français en mai 2001, il n’en demeure pas moins que l’esclavage reste à bien des égards un sujet tabou pour de nombreux Africains, Antillais et Métropolitains.
Cet ouvrage porte sur l’histoire douloureuse de l’esclavage et de ses abolitions, sur l’actualité des Droits de l’Homme et sur l’avenir des sociétés post-esclavagistes, le tout dans la perspective de l’impérieuse nécessité du vivre ensemble au-delà de nos différences. (Lien). -
A paraître : nouveaux regards sur l'esclavage (dir. JC. Girondin)
Ce sera un des livres événements de la fin de ce mois d'octobre: à prévoir la sortie prochaine d'un très bel ouvrage interdisciplinaire, sous la direction du sociologue Jean-Claude Girondin, intitulé Nouveaux regards sur l'esclavage (Empreinte, 2015).
Une présentation en PDF est téléchargeable ici (PDF).
A suivre...