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Formatrice, prédicatrice protestante (EPUdF), Josiane Ngongang maîtrise avec bienveillance et patience l'art délicat de l'exhortation pédagogique.
Invitée en juin 2023 par l'Eglise La Bonne Nouvelle de La Roche sur Yon, elle a délivré un enseignement interactif sur l'enjeu du racisme.
Dans une série de cinq vidéos passionnantes postées sur la chaîne YouTube à la suite de ces interventions, elle nous convie à une réflexion salutaire sur l'enjeu concret et éthique posé par le racisme dans les Eglises. Une question qui reste encore trop souvent mise sous le tapis.
Vous trouverez cinq articles introduisant les vidéos de Josiane Ngongang au lien suivant :
Eglises et Racisme (RegardsProtestants)
Et pour un accès direct aux cinq vidéos : LIEN
A visionner sans modération !
C'est une magnifique oeuvre d'histoire et de mémoire que nous propose Philippe Massé, au travers de cet ouvrage de 602 pages paru dernièrement aux éditions Ampelos.
Appuyé par une documentation exceptionnelle (correspondance Niel en particulier), il retrace minutieusement l'exil de plus de 200 protestants français, partis principalement du Briançonnais en 1877, après un hiver trop rude, pour s'installer.... dans l'Oranais, où ils fondent trois villages.
Sous-titré "L'exode en Algérie des derniers Vaudois des Alpes françaises", cet ouvrage de Philippe Massé, très richement illustré, ne se contente pas d'éclairer un exode.
Il raconte aussi la difficile "terre promise" algérienne, dont il suit l'histoire jusqu'au début des années 1920. Passionnant, instructif, dépaysant. Une précieuse contribution aux circulations protestantes francophones de l'époque coloniale. Bravo et merci Philippe Massé !
L’Afrique a été considérée, après la décolonisation, comme un « réservoir de misères ». Aujourd’hui, les projections économiques deviennent favorables. Comment se situer entre catastrophisme et optimisme?
L’écrivain et économiste sénégalais Felwine Sarr, agrégé d'économie et professeur à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis-du-Sénégal, estime que ses atouts donnent à l’Afrique l’opportunité d’inventer un nouveau modèle de développement.
Un entretien et un Grand Dossier de la revue Sciences Humaines à retrouver ici (lien).
À l’automne 2018, Le Point publiait une tribune signée par 80 personnalités dénonçant la supposée menace d’une hégémonie des théories «décoloniales» dans les universités françaises. Le journal réveillait ainsi le spectre d’un débat houleux dans l’Hexagone.
La thèse d’Anne-Claire Collier tombe à point nommé pour éclairer la construction sociale de ce type de controverses idéologiques et théoriques.
Cette thèse constitue une plongée passionnante dans la sociologie politique et conceptuelle des débats autour de la notion de «postcolonial» dans l’espace savant français contemporain.
Lire la suite de cette excellente recension de thèse, signée Emir Mahieddin, ici (lien).
C'est une passionnante source sur le protestantisme colonial à Madagascar qui nous est proposée grâce au remarquable travail de Claire-Lise Lombard et Faranirina Rajaonah.
De Tananarive, où il dirige, de 1924 à 1927, le « Foyer », une section des Unions chrétiennes de jeunes gens, Jean Beigbeder écrit à son père en France. Docteur en droit, protestant aux racines béarnaises, il est convaincu des vertus du scoutisme dans la formation du citoyen. Une correspondance conservée dans son intégralité (132 lettres), à la croisée de l'individuel et du social, dont l'intérêt réside entre autre dans ce qu'elle dit du moment colonial dans une capitale où les Européens doivent prendre leurs marques, alors même que les Malgaches subissent la discrimination. Les années 1924-1926 d'embellie économique sont aussi celles de la montée de la contestation anticoloniale, s'exprimant d'abord dans la revendication de l'égalité. Dans ce contexte, l'expérience du Foyer paraît exceptionnelle. De fait, Jean Beigbeder est un médiateur culturel, qui ne remet pas en cause la colonisation, mais dont l'intérêt pour Madagascar est manifeste.
La France doit-elle coloniser Madagascar ? Doit-elle évincer l’Angleterre de la Grande Ile et/ou empecher l’affirmation d’un gouvernement Hova (la principale ethnie de l’île)?
Au début des années 1880, le débat colonial fait rage en France. Il est marqué par l’idéalisme civilisateur républicain de gauche, porté notamment par Jules Ferry, non sans mépris pour les “indigènes” jugés dépourvus des Lumières françaises. Cet impérialisme colonial se double aussi, dans le cas de Madagascar, d’un certain discours antiprotestant...
Lire la suite ici (lien, Fil-info Francophonie sur Regardsprotestants).
Le GSRL (UMR 8582) s’est retrouvé à Ivry-sur-Seine, le mois dernier, pour un quatrième séminaire interne particulièrement marquant, car, couplé cette fois-ci avec un atelier théorique, ce qui a donné l’occasion d’un format adapté et rallongé, avec deux orateurs principaux et un temps plus substantiel donné à l’échange. Le thème central du jour était Modernité, modernités multiples, ultramodernités.
La réflexion commune s’est articulée autour de la perspective d’un historien, Pierre-Jean Luizard (CNRS), venu présenter son dernier livre, La République et l’islam, aux racines du malentendu (Paris, Tallandier, 2019), et l’approche d’un sociologue, Jean-Paul Willaime (EPHE), venu détailler les différentes déclinaisons de la modernité et de son prolongement ultramoderne, en prenant comme point d’appui l’hypothèse des modernités multiples de Schmuel Eisenstadt.
Un résumé détaillé est disponible sur le site du GSRL (lien).
A signaler, dans le très bon magazine Gazelle de mars-avril 2019, un dossier sur "Féministes et musulmanes", et aussi cette double page (p.22-23)sur une BD de Swann Meralli et Deloupy, chez Marabulles.
Intitulée Algériennes, cette BD nous propose de voir "la guerre d'Algérie du côté féminin", donnant la parole aux femmes, grandes oubliées de la 'grande guerre des hommes".
"A travers l'enquête de béatrice, le scénario de Swann Méralli permet de survoler l'ensemble de la guerre d'Algérie, de saisir les enjeux et les différents personnages, issus d'un camp ou d'un autre. (...) L'album est servi par de belles planches, accessibles à un jeune lectorat".
Lors de la colonisation, les grandes églises européennes (catholiques, presbytériens, anglicans) ont eu tendance à imposer leurs chants en Afrique. Au prix d'une tendance à favoriser un formatage uniformisé, qui est l'une des cause du déclin de ces églises en Afrique après la décolonisation. La plupart des églises évangéliques, à l'inverse, se sont adaptées rapidement au contexte local, notamment parce qu'elles fonctionnent de manière congrégationaliste (primat de l'assemblée locale, des fidèles).
Voici, dernièrement mis en ligne, trois extraits vidéos, lors d'un terrain de recherche au Burkina Faso (déc. 2015), qui donnent une idée de ces chants évangéliques à Ouagadougou. Lien.
Pour aller plus loin sur les enjeux posés par les études postcoloniales et décoloniales, rappelons d'abord l'écart entre la militance associative (avec ses points forts mais aussi ses dérives, cf. discours sectaires et racialistes de Houria Bouteldja) et la recherche. Cette dernière a vocation à produire de l'analyse, du recul, en s'affranchissant des discours préconstruits et des idées reçues. En sciences sociales, l'angle postcolonial et décolonial, lorsqu'il évite le dérapage militant et ouvre au débat, peut permettre aujourd'hui de mieux penser nos objets d'étude.
Voici quatre références (parmi bien d'autres) pour s'y retrouver. Capucine Boidin, en 2009, avait signé un bel article intitulé "Etudes décoloniales et postcoloniales dans les débats français" (lien). Un an plus tard, un article de Sciences Humaines "Faut-il brûler les études postcoloniales" (lien) mettait en dialogue Jean-François Bayart, auteur d'un livre très critique (lien), et l'ouvrage collectif Ruptures postcoloniales (ed. La Découverte), qui invite à la nuance et à l'enquête de terrain (lien).
Contemporaine de Calvin, la première francophonie protestante s'est déployée jusqu'au Brésil.
Qui s'en souvient ?
La mémoire collective l'a oublié, mais les documents restent.
Lire la suite sur le Fil-info Francophonie de Regardsprotestants
Lien.
Professeur à l'Université d'Aix-Marseille, du laboratoire LERMA, Gilles Teulié a notamment étudié le système de l'Apartheid qui a longtemps prévalu en Afrique du Sud, y compris dans ses problématiques religieuses (et plus spécifiquement protestantes). Mais par ses nombreux travaux (lien), il apporte aussi des éclairages irremplaçables sur la construction de l'altérité africaine à l'époque coloniale, notamment dans son beau livre paru en 2015, Aux origines de l’Apartheid. La racialisation de l’Afrique du Sud dans l’imaginaire colonial (lien).
Un de ses recenseurs signale ainsi qu'"en dépit du titre, les recherches de l’auteur dépassent largement le cadre de l’Afrique du sud et de l’apartheid, invitant à une réflexion sur la production littéraire populaire de la période coloniale, sur ses influences par les découvertes contemporaines et sur sa réception" (lien).
Lien.
Comment la culture populaire en France a-t-elle présenté les sociétés d’ailleurs aux plus jeunes? Quels images et récits ont guidé leur découverte du monde et de l’étranger?
Une réflexion sur l’éducation et l’altérité à travers la littérature jeunesse du XIXe siècle à nos jours au travers d'une exposition qui sera proposée le mois prochain au Musée du Quai Branly (du 23 mai au 7 octobre 2018), et auquel a participé ma collègue Anne Ruolt (contribution sur les tirelires missionnaires du XIXe siècle).
L'historien Gilbert Meynier, professeur émérite à l'université de Nancy II, nous a quittés à l'âge de 75 ans.
Il a renouvelé l’histoire des origines du nationalisme algérien dans sa thèse intitulée L’Algérie révélée (1981).
Auteur de nombreux travaux de grande valeur, c'était un historien reconnu pour la qualité de ses recherches, et un très bon professeur, dont j'ai eu le privilège de suivre les cours durant un an lorsque j'étais étudiant à Nancy.
Amoureux de l'Algérie, il est de ceux qui a inlassablement cherché, au travers de sa discipline, à débusquer les mythes qui séparent, pour ouvrir sur une histoire postcoloniale assumée et partagée. Respect.
Pour prendre le recul de l'historien sur le sujet, ô combien complexe, de l'expérience coloniale française en terre d'islam, il faut lire Pierre Vermeren, La France en terre d'islam, Empire colonial et religions, 19e-20e siècle (Paris, Belin, 2016, 431p).
Excellent spécialiste du sujet, par ailleurs professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris I Panthéon Sorbonne, Pierre Vermeren nous propose une synthèse approfondie et pédagogique, qui nous permet de sortir de l'illusion rétrospective d'un Etat laïque et neutre en matière de religion dans l'espace colonial.
Hier s'est déroulée, en France, la journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage, et leur abolition. Pour revenir sur ces manifestations, il faut lire l'écrivaine Maryse Condé, sur le site de RFi, qui explique les raisons de la mise en place de cette journée, et souligne qu'en dépit de progrès, "la traite et l'esclavage" restent "marginalisés dans l'imaginaire français".
On rappellera que Maryse Condé est notamment l'auteure de Moi, Tituba, sorcière noire de Salem (1986), qui éclaire sous un jour différent l'incroyable histoire des sorcières de Salem dans l'Amérique coloniale puritaine.
Les vacances nous donnent l'occasion de (re)découvrir musées, patrimoine et carrefours culturels, comme le Centre POMPIDOU à Paris (Beaubourg), qui reconfigure ses collections sous l'angle des MODERNITES PLURIELLES (1905-1970).
L'idée est de décentrer le regard et de "décoloniser l'art" en valorisant notamment les apports asiatiques, africains, latino, rejoignant, sous l'angle de l'art, ce que Schmuel Eisenstadt a fait pour la sociologie générale et la sociologie des religions au travers d'une réflexion sur les "modernités multiples" (lien) qui désoccidentalise utilement le regard.
"On a sacrifié les noirs au lieu des blancs".
Cent ans près le déclenchement de la Première Guerre Mondiale, la question des troupes coloniales refait surface, nourrissant y compris des enjeux religieux et mémoriels. L'épisode tragique du Chemin des Dames (1917), où 21 bataillons de tirailleurs sont décimés, illustrerait-il un choix délibéré de sacrifier les "tirailleurs sénégalais" (qui venaient en fait de toute l'Afrique sub-saharienne "française")?
C'est pourtant à ce qui est présenté comme une "idée reçue" que s'attaque un article du magazine Guerre et Histoire, actuellement en kiosque (n°18, avril 2014, p.52-53).
Un matin de juin 1933 à Port Saïd (Egypte), suite à un conflit d'autorité, une petite fille musulmane est flagellée par son enseignante suisse, rattachée à une école et orphelinat dirigé par la Salaam Mission, organisation protestante évangélique suédoise. Cet épisode va engendrer un immense débat en Egypte, une vague d'indignation, et pousser les Frères Musulmans à se structurer, en copiant parfois (en version musulmane) sur les organisations missionnaires évangéliques.
Cette histoire passionnante, déjà racontée dans un large contexte par Heather Sharkey (lien), est revisité par Beth Baron sous la forme d'une monographie à paraître, sous le titre The Orphan Scandal, Christian Missionaries and the Rise of the Muslim Brotherhood (Stanford University Press, 2014).
Lien vers l'éditeur ici, extrait là.
Je viens de participer au jury de soutenance de Salim Tobias Perez (EPHE), sur le sujet suivant:
"Religion et immigration aux Etats-Unis, Le rôle de la paroisse Notre Dame de Lourdes (New York) dans l'intégration des hispaniques dominicains" (thèse EPHE 2014). Ce travail de recherche tout à fait stimulant porte d'abord et avant tout sur la sociographie et les stratégies interculturelles des migrants hispaniques (dominicains surtout) dans la paroisse new-yorkaise en question, y compris face à l'offre attractive du pentecôtisme.
Prix Nobel de la paix en 1952, le pasteur protestant français et "bon docteur" Albert Schweitzer (1875-1965) fondait, il y a 100 ans, l'hôpital de brousse de Lambaréné, au Gabon actuel.
Qui s'en souvient aujourd'hui? Tombé dans l'oubli, ou presque, en France, il est pourtant resté très populaire au Gabon où le centenaire de l'hôpital de Lambaréné vient d'être célébré avec solennité.
A lire à ce sujet l'excellent article du professeur Alain Deloche, "Albert Schweitzer, l'icône oubliée" (Afrik, 16.07.2013).
Grâce, en particulier, au rôle moteur de Jean-François Zorn, on connaît mieux l'histoire missionnaire protestante française et ses relations, complexes, avec la colonisation.
Mais beaucoup reste à faire pour que les sciences sociales appréhendent de manière plus complète cette histoire très mouvementée, dont l'impact à long terme se traduit en partie, aujourd'hui, par une démographie protestante francophone 23 fois plus importante que la démographie protestante française.