La dernière conférence de la SISR sur «Religion et politique» a été organisée à Venise en 1979. Il est temps de revisiter ce thème, 40 ans plus tard. La religion et la spiritualité sont intimement liées à la politique aux niveaux micro, méso et macro, et leur connexion peut varier fortement, à la fois géographiquement et au fil du temps. Les thèmes pouvant être abordés sont nombreux et ils sont au cœur de la sociologie de la religion: religion et relations internationales, revendications identitaires et souveraineté des États-nations, débats sur les droits sexuels et reproductifs, partis anti-islamiques et nouvelles exigences de la laïcité, rôle des valeurs et influences religieuses dans la politique, conflits motivés par la religion, l'extrémisme religieux, la religion et la crise des réfugiés.
politique
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Religion et politique (Barcelone 2019 SISR)
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Religion et politique: RV à la librairie Millepages
Fruit d’une collaboration étroite entre le Centre de recherches internationales de Sciences Po et le Groupe sociétés, religions, laïcités de l’École pratique des hautes études, en partenariat avec l'Atelier de cartographie de Sciences Po, l'ouvrage collectif L'Enjeu mondial - Religion et politique, publié aux Presses de Sciences Po, montre amplement que « Dieu n’est pas mort ». Il a ressurgi, depuis quelques années, à la fois comme puissance sur la scène internationale et comme dynamique intra-étatique.
Pour en discuter, j'aurai le plaisir de participer ce soir à 19H à un échange avec Alain Dieckhoff, directeur du CERI, à la librairie Millepages. Venez nombreux!
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SISR, appel à coms pour 2019 (Barcelone)
La Société Internationale de Sociologie des Religions (SISR) avait pour projet de tenir sa conférence en 2019 a Varsovie a l'UKSW, mais ceci n'est finalement pas possible. La prochaine conférence de la SISR aura lieu à Barcelone en Espagne, du 9 au 12 juillet 2019 sous le titre : «Les politiques de la religion et de la spiritualité».
L'appel à propositions de sessions thématiques est maintenant ouvert. Il est possible de proposer une session thématique utilisant le lien suivant (Appel à com).
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Religion, politique en Asie contemporaine
Le Mardi 13 février 2018 se déroulera une journée d'études de l'Ecole doctorale de l'Université Bordeaux Montaigne, organisée par Eddy Dufourmont, sur le thème:
Séparer le politique et le religieux en Asie contemporaine: les apports récents pour comprendre les inventions et les reconfigurations des paysages religieux
On y évoquera notamment les protestantismes évangéliques.
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Eglises évangéliques et politique au Brésil (Slate)
Au Brésil, l’essor des Églises évangéliques bouleverse tant la vie sociale que le paysage politique. Une «déferlante» qui pourrait bien toucher d’autres pays du sous-continent latino-américain, voire au-delà.
Le système politique brésilien apparaît souvent compliqué, tant sur le plan institutionnel que sur le plan de l’organisation de sa vie partisane. Il faut également ajouter à cette complexité de «nouveaux» venus dans la vie sociale et politique: les Églises évangéliques.
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Philippe Portier et Alain Dieckhoff présentent L'Enjeu mondial
L'enjeu mondial from CERI SciencesPo CNRS on Vimeo.
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Vient de sortir : L'enjeu mondial, religion et politique
Dieu n'est pas mort. Il fait de la politique. Partout dans le monde, le religieux est de retour. Son ascendant se ressent à l'intérieur des États comme sur la scène internationale et ce, jusqu’en Occident, où il semblait promis à une irrémédiable occultation. Le constat, enthousiasmant pour les uns, dérangeant pour les autres, est sans appel : la modernité n’a pas induit la disparition sociale, ni surtout politique, du religieux. Trois phénomènes majeurs le traduisent : la polarisation des sociétés partagées entre effacement et réaffirmation des croyances, la politisation renouvelée des religions, la spiritualisation des politiques. Pour autant, il ne s’agit en aucun cas d’un retour aux temps anciens, quand toute vie sociale était configurée par le religieux.
Fruit d’une coopération entre le Centre de recherches internationales de Sciences Po et le Groupe sociétés, religions, laïcités de l’École pratique des hautes études, cet ouvrage révèle toute la complexité d’un espace contemporain en tension perpétuelle entre sécularisation et réenchantement du monde.
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Il s'appelle Emmanuel...
... Mais il ne se prend pas pour le messie.
L'élection hier soir à la Présidence de la République d'Emmanuel Macron tourne la page d'un long chapitre marqué par la tentation française des "politiques du salut séculier".
La France s'est longtemps distinguée par un messianisme politique qui fait de l'Etat une quasi Eglise de substitution. François Hollande, avant son élection en 2012, avait une nouvelle fois réactivé cette "politique enchantée" dans son fameux discours du Bourget (le "rêve français" etc). Mais les flots de promesses intenables se sont heurtés à une réalité massivement constatée par les citoyennes et citoyens; au lieu de "changer la vie", les politiques ont navigué à vue, et se sont parfois servis dans la caisse. Ils ont fait la démonstration, mandat après mandat, de l'imposture du messianisme politique.
En se réclamant souvent de la "bienveillance", de l'"humilité", du refus du sectarisme (il est le seul à toujours avoir refusé de faire siffler ses adversaires), Emmanuel Macron désenchante la politique. Moins de grandes promesses, plus de pragmatisme. Moins de prêchi-prêcha, plus d'écoute des compétences de la société civile.
A l'hebdomadaire protestant Réforme qui l'interrogeait, il y a quelques semaines, Emmanuel Macron affirmait: «Je ne promets ni le bonheur, ni la transcendance. Je laisse cela aux religions. Autrement, ce seraient des projets totalitaires.» (lien)
Face à une Marine Le Pen qui s'inscrivait dans la continuité du messianisme politique français (avec une inflexion frontiste orientée vers une quasi religion nationaliste), Emmanuel Macron marque une rupture choisie par presque deux électeurs sur trois. En marche.
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Enjeux de la traduction de Jean-Jacques Rousseau (Bordeaux)
En matière politique et religieuse, la philosophie de Jean-Jacques Rousseau () est une des matrices de la modernité. C'est pourquoi les enjeux de traduction de sa pensée méritent étude. D'où cette belle journée proposée par l'Université Bordeaux-Montaigne (cliquer sur l'affiche pour agrandir).
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Le programme complet du colloque AFSR 2017
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Le travail de fond du Forum de Regardsprotestants
A l'heure du règne du buzz et de la courte vue, il faut d'autant plus signaler les initiatives qui visent à la fois approfondissement et long terme.
C'est le cas du Forum de Regardsprotestants, impulsé de main de maître par l'intellectuel et philosophe Olivier Abel, qui a tenu hier sa quatrième convention sur le thème (actuel!): "Détresse du politique?"
Ce forum, qui vise à faire bénéficier au débat public français de la diversité de l'apport intellectuel protestant, propose aussi un riche site internet, où l'on lira notamment avec intérêt l'excellente tribune d' Yves Buchsenschutzf sur le déclin de la démocratie représentative.
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Séisme électoral de magnitude 10: Donald Trump élu président des USA
Très largement soutenue par l'establishment financier, médiatique et politique des Etats-Unis, Hillary Clinton, femme-courage hyper compétente, était partie pour être la prochaine présidente des Etats-Unis.J'avais préparé ma blognote à 2H30 du matin, saluant l'événement, qui aurait été aussi un jalon fort dans la conquête, par les femmes, de la magistrature suprême...
Mais la crise sociale et culturelle aux Etats-Unis était telle que le vote populaire a déjoué tous les pronostics. Le ticket Trump-Pence l'a emporté. C'est une énorme surprise, un gigantesque choc, car jamais un président américain n'a été à ce point peu préparé à gouverner. Et jamais un candidat n'avait manié à ce point le registre ordurier dans une campagne américaine. La démocratie a parlé. Donald Trump sera le prochain locataire du Bureau ovale, et Twitter va chauffer comme jamais.
Ce séisme électoral de magnitude 10 doit inviter chacune et chacun à l'auto-examen. La remise en cause. N'avons nous pas sous-estimé la colère populaire? Ne sommes-nous pas tombés dans le piège du buzz, réduisant Trump à sa caricature, en oubliant trop facilement sa force de travail spectaculaire, et les axes d'une politique néo-protectionniste (pour l'intérieur) et anti-saoudienne (pour l'extérieur) qui méritent mieux que notre seul mépris?
Là-dessus, un des très rares intellectuels français (aimé ou détesté) qui avait perçu cela est Emmanuel Todd (lien), qui voit dans le vote populaire Trump un "recentrage démocratique". L'inquiétude, légitime, ne doit pas nous paralyser. Retroussons-nous les manches, allons sur le terrain avec pragmatisme, au plus près des hommes et des femmes qui souffrent et doutent, et redoublons de créativité et d'énergie pour construire un monde juste et fraternel.
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Les diasporas africaines aux urnes (Afrique Contemporaine)
La religion transnationalisée est aujourd'hui massivement marquée par le phénomène diasporique.
La politique est impactée aussi. La plupart des pays africains permettent aujourd'hui à leurs résidents à l'étranger de participer aux élections. Ils n'étaient que cinq avant 1990. Comment comprendre la diffusion du droit de vote à distance en Afrique? Comment ce droit est-il appliqué d'un pays à l'autre? Quelles influences les diasporas africaines exercent-elles sur les élections?
Un excellent dossier de la revue Afrique Contemporaine (n°256)nous permet d'y voir plus clair.
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France: à quand une VRAIE séparation entre médias écrits et Etat ?
En France, la nouvelle a été peu médiatisée, alors qu'elle aurait dû faire les gros titres durant une semaine, et provoquer la mise en retrait de la vie politique de Nicolas Sarkozy. On a appris, début juin, que le document Sarkozy/Kadhafi, tendant à prouver un financement libyen de la campagne du premier, est bel et bien authentique.
Le dictateur aurait donné 50 millions d'euros au candidat de l'UMP. Une bombe! Pourtant, l'écho médiatique est réduit en France. On se demande une fois de plus si l'absence de séparation financière entre Etat et médias écrits n'est pas responsable de ce bien étrange état de fait.
Si toutes les démocraties aident les médias, dans le domaine ciblé de la presse écrite, la France est de loin la plus subventionneuse. La subvention directe à la presse écrite est énorme en France (lien), quasi inexistante en Angleterre ou en Allemagne (lien). Les liens incestueux entre Etat et grands médias pousseraient-ils ces derniers à la prudence, devant un possible futur locataire de l'Elysée?
Une chose est sûre: il faudra un jour en France, après avoir séparé religions et Etat, séparer complètement grands médias écrits de l'Etat, en faisant cesser l'hypocrisie de subventionnements massifs qui compromettent un regard libre.
PS: Coup de chapeau, au passage, à Médiapart, qui s'est vaillamment engagé, à ses risques et périls, dans ce pas de liberté vis-à-vis de la perfusion d'argent public
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La défaite de la raison? Livre à lire de Charles-Eric de Saint-Germain
Charles-Eric de Saint-Germain (déjà présenté dans ce blog) est un philosophe engagé, pédagogue, qui écrit bien et ne suit pas les vents dominants. Traduction: le Petit journal de Canal + ou Télérama, thermomètres bobos de la bien-pensance stylée (contre)façon canaille, ne l'inviteront pas pour un grand entretien. Ciel!
Pour ces motifs, et pour beaucoup d'autres, cela vaut la peine de lire attentivement ce professeur de classe prépa talentueux, cultivé et roboratif, qu'on partage toutes ses options, ou pas.
Venu au protestantisme évangélique, dans un parcours intellectuel et spirituel qu'il a exposé à ses anciens coreligionnaires catholiques dans un ouvrage de fond qui revisite la théologie paulinienne (lien), il n'a pas pour autant abdiqué son exigence philosophique et s'inscrit ici dans la filiation de Jean-François Mattéi (La barbarie intérieure) et Alain Finkielkraut (La défaite de la pensée), pour dénoncer une société consumériste pétrie de lâchetés à court terme, qui brouille les repères et cède, dit-il, au "fantasme de la toute puissance".
Son dernier ouvrage s'intitule La défaite de la raison (Paris, Salvator, 2015, 356p). Accrochez vos ceintures, il y a de quoi débattre!
Lien ici vers le livre (lien 1), et là vers un interview détaillé (lien 2).
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Après Charlie, "La recherche mobilisée" (journal du CNRS)
"Entre le moment de la diffusion des résultats d'une recherche et celui qui offre les conditions favorables à une mise en place des mesures qui en sont issues, des années peuvent s’écouler. Parfois, faute de ressources humaines, elles ne peuvent s’appliquer que progressivement alors que le besoin est immédiat".
Ces remarques pertinentes sont formulées par Patrice Bourdelais, directeur de l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS, dans la dernière édition du Journal du CNRS. Il y propose des pistes précieuses pour rapprocher la recherche et le lieu de la décision politique, dans un contexte "post-Charlie" marqué par bien des crispations. On lira aussi avec un vif intérêt dans le même numéro le décryptage de la laïcité aujourd'hui, proposé par Philippe Portier (directeur du GSRL). Lien.
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La laïcité en actes, une tribune de Rita Hermon-Belot
Dans les semaines qui ont suivi les attentats terroristes des 7-9 janvier 2015 en France, on a entendu beaucoup de réactions à chaud. Bien des approximations. On lira d'autant plus attentivement l'excellente clarification apportée par Rita Hermon-Belot (ci-contre), historienne et directrice d'études à l'EHESS, sur "la laïcité en actes".
En accès libre sur le site des ASSR, cette tribune rappelle que la laïcité ne se résume pas à un "vivre-ensemble" sympathique. Elle est aussi définition du politique, ciment de la communauté nationale, telle que l'immense manifestation du 11 janvier 2015 l'a illustré.
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Grand Dossier Sciences Humaines sur les mythes
Contrairement à un usage dévoyé du mot, les "mythes" ne sont pas des fables surannées ou des mensonges congelés dans la dévotion.
Ces grands récits, à la base de la structuration des sociétés, ont beaucoup à nous apprendre. C'est tout l'objet du Grand Dossier du magazine Sciences Humaines, qui nous propose ce mois-ci Les grands mythes, pourquoi ils nous parlent encore. En 80 pages rondement menées, une heureuse approche synthétique truffée de bonne biblio, à la croisée du Religieux, du Social, du Politique et du Culturel.
Lien.
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Rattachement Picardie & Nord-Pas-de-Calais: une évidence historique
Rattrapés par la patrouille (européenne), et après avoir perdu deux ans en enterrant une réforme territoriale imparfaite, mais qui avait le mérite d'exister, le gouvernement et le parlement français s'attaquent enfin à la refonte/réduction des régions.
En débat notamment, le rattachement de la Picardie.... au Nord-Pas-de-Calais ou à la Champagne-Ardenne? En un mot comme en cent, disons tout net que du point de vue historique, culturel, linguistique, économique et social, il n'y a pas photo....
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Jeu électoral francilien: l'arrivée remarquée du poids-plume évangélique
Huit jours après le résultat du second tour des élections municipales en France, il est encore bien trop tôt pour l'historien pour tirer des conclusions d'ensemble.
Du point de vue de l'histoire et de la sociologie des religions, on ne saurait pourtant rester indifférent à quelques indicateurs locaux qui semblent, peut-être pour la première fois, indiquer une tendance: celle de l'influence électorale de l'évangélisme dans certaines municipalités franciliennes.
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Démocratie, entre sacralité et démythologisation: lire Olivier Abel
Le débat sur la "religion des droits de l'homme" (cf. ouvrage de V.Zuber) renvoie à des enjeux qui dépassent l'histoire et la sociologie. La philosophie, l'éthique apportent un éclairage nécessaire, à l'image des travaux du philosophe et intellectuel Olivier Abel, qui creuse depuis longtemps les problématiques du politique et du croire en les croisant avec la différence protestante, historiquement construite comme une contestation du "monopole (institutionnel) du vrai, du bien et du juste" (1).
La "tentation" est là, "de plus en plus visible", souligne le philosophe, de voir la démocratie "se prétendre la religion de l'Occident", au risque d'un unanimisme qui tue le débat, la différence, le différend.
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Penser la laïcité, synthèse de de Catherine Kintzler
Professeur honoraire à l'université Charles de Gaulle Lille 3, Catherine Kintzler fait partie de ces auteurs qui "donnent à penser".
Auteure en 2007 d'un Qu'est-ce que la laïcité, elle récidive en cette année 2014 avec Penser la laïcité (éditions Minerve). Elle y développe sa réflexion en six chapitres où alternent perspective théorique et analyse de l'actualité française.
Ecrit avec élégance et précision, ce livre très solidement étayé fait de la pédagogie et rappelle quelques évidences parfois oubliées (non, la religion n'est pas un service public...). Il met en perspective des enjeux brûlants et fait avancer la réflexion, à partir de l'éclairage philosophique de l'auteure.