Étudier et essayer de comprendre les grandes controverses, les générations, les transmissions d’une discipline plus problématique en France qu’ailleurs, en profondeur et en miroir, c’est la tâche que s’est fixée Pierre Lassave dans Sociologie des religions : Une communauté de savoir, paru aux Éditions de l’EHESS et dont il a discuté lors du Mercredi de l’IESR du 4 mars 2020 avec Céline Béraud et Louis Hourmant.
sociologie
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Pierre Lassave : faire la sociologie de la sociologie des religions
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Growth and Decline of Evangelicals (Suisse, 1970-2013)
A partir des données d'enquête considérables de la National Congregation Study (NCS), les sociologues Jorg Stolz et Olivier Favre nous proposent, dans l'article résumé (en anglais) ci-dessus, une excellente analyse des fluctuations démographiques protestantes suisses dans les milieux évangéliques, fondamentalistes, pentecôtistes et charismatiques.
This article describes and explains patterns of growth and decline undergone by evangelical, fundamentalist, and Pentecostal/Charismatic (EFPC) denominations in Switzerland from 1970 to 2013. We combine data from different censuses, membership registers of denominations, and a National Congregation Study (NCS) to establish and explain patterns of growth and decline.
Lire la suite ici (lien).
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David Martin (1929-2019)
C'est un sociologue des religions de stature internationale qui nous a quittés.
Le professeur britannique David Martin était aussi un fin connaisseur des protestantismes, un théoricien critique de la sécularisation, et l'ami de plusieurs collègues francophones qui ont bénéficié de la richesse de ses réflexions.
Lire ci-dessous l'hommage rendu par la SISR, dont il a été président (en anglais)
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Identités religieuses et monde commun (A-S. Lamine)
Le religieux est-il un risque pour l'intégration sociale? Croire est-il un engagement qui ne laisse pas de place au doute? Le religieux est-il un phénomène social comme un autre?
Pour cerner les relations entre identités religieuses et monde commun, cet ouvrage s'appuie sur des enquêtes portant sur des croyants de diverses religions. Il en propose sur une analyse pragmatiste, inspirée du philosophe social et politique John Dewey. Cette approche prend en compte le rôle des émotions et des attachements dans la croyance et dans ses perceptions. L'ouvrage ouvre aussi des perspectives sur le passage à la radicalisation du Croire.
Un livre très éclairant signé Anne-Sophie Lamine, professeure de sociologie à l'Université de Strasbourg.
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Réintroduire le social dans la sociologie des religions
Les contributeurs de Bringing Back the Social into the Sociology of Religion (Brill, 2018) explorent comment «ramener le social dans la sociologie de la religion» . Cet ouvrage collectif coordonné par Véronique Altglas et Matthew Wood permet une compréhension sociologique plus adéquate de sujets tels que le pouvoir, les émotions, les relations ethniques dans la vie religieuse.
Ils y parviennent en particulier en abordant des théories sociales et en retravaillant des questions d’épistémologie et de réflexivité scientifique.
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Politiques de la religion: conférence SISR 2019
L'été prochain (2019), la Société Internationale de Sociologie des Religions (SISR) va accueillir à Barcelone la conférence «Les politiques de la religion et de la spiritualité» , du 9 au 12 juillet 2019. On trouve sur son site, de la part du Comité Local, les informations pratiques concernant le lieu, les transports, logements etc. de la conférence à Barcelone.
L'appel à sessions est clôt (liste des sessions). Mais l'appel à communications est désormais ouvert. Il se terminera le 16 Decembre 2018.
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SISR, appel à coms pour 2019 (Barcelone)
La Société Internationale de Sociologie des Religions (SISR) avait pour projet de tenir sa conférence en 2019 a Varsovie a l'UKSW, mais ceci n'est finalement pas possible. La prochaine conférence de la SISR aura lieu à Barcelone en Espagne, du 9 au 12 juillet 2019 sous le titre : «Les politiques de la religion et de la spiritualité».
L'appel à propositions de sessions thématiques est maintenant ouvert. Il est possible de proposer une session thématique utilisant le lien suivant (Appel à com).
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Durkheim, 100 ans après, Dans Sciences Humaines, sept-oct 2017
Comment apprend-on?
On a déjà signalé sur ce blog le dossier du dernier numéro en kiosque de l'excellent magazine Sciences Humaines, qui a vocation de permettre à chacun de mieux comprendre les savoirs actuels sur le cerveau, l’apprentissage, le développement cognitif, la réussite scolaire.
Mais il faut y relever aussi aussi un TB panorama actualisé sur Emile Durkheim, "100 ans après", par François Dubet.
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Comment apprend-on ? (numéro spécial Sciences Humaines)
A noter ce mois-ci l'excellente livraison de la revue Sciences Humaines, dont le dossier principal permet de mieux comprendre les savoirs actuels sur le cerveau, l’apprentissage, le développement cognitif, la réussite scolaire.
Une très riche actualité de la recherche à lire également, avec notamment l'article-recension de Nicolas Gauvrit sur les tribus morales (ref. au livre de Joshua Green), et plein de pistes de lecture, comme Reconstruire la sociologie française avec les Américains? (de Jean-Christophe Marcel).
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François-André Isambert (1924-2017)
Avec François-André Isembert, un grand sociologue français s'en est allé.
J'emprunte les mots qui suivent à Pierre Lassave, qui m'a envoyé ce texte et qui l'a très bien connu.
Décédé à l’âge de 92 ans le 18 février 2017 à Bagneux, François-André Isambert était le dernier des membres fondateurs encore en vie du Groupe de sociologie des religions créé au CNRS en 1954 par le juriste Gabriel Le Bras et animé par Henri Desroche. Ce groupe s’est fait connaître à travers sa revue, les Archives de sociologie des religions, devenue Archives de sciences sociales des religions à partir de 1973. Également membre actif pendant une trentaine d’années de la Revue française de sociologie fondée par Jean Stoetzel, Isambert fait partie de cette génération d’après-guerre qui a reconstruit la sociologie en lui conférant l’assise d’une discipline universitaire à part entière. Moins présente dans l’espace public que celle de ses proches collègues comme Pierre Bourdieu, Alain Touraine ou Edgar Morin, l’œuvre d’Isambert appartient aux classiques sur les questions relatives au sacré, à la morale et à l’éthique. La rigueur conceptuelle, la précision historique et la réflexion critique sur le statut du savoir caractérisent son parcours.
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Georges Balandier (1920-2016)
Notamment auteur de deux ouvrages qui ont révolutionné les études africaines autant en ethnologie qu’en sociologie, Sociologie actuelle de l’Afrique noire et Sociologie des Brazzavilles noires, Georges Balandier est une des plus grandes figures des sciences sociales francophones contemporaines.
Il était très sensible à l'importance, pour l'anthropologue et le sociologue, de procéder à une mise en perspective historique, comme il le rappelle ici, dans un extrait qui apparaît dans la thèse de Valérie Aubourg sur les charismatiques à l'île de la Réunion: "Pour l'anthropologie comme pour la sociologie, il n'y a pas d'autre recours que de mettre les faits observés en perspective historique. Quelles que soient les cassures, les ruptures, les grands chambardements que l'Histoire introduit, il y a la nécessité de reconstituer un parcours" (1977). -
Régine AZRIA (CNRS) nous a quittés
C'est bien trop tôt que Régine Azria (CNRS), sociologue spécialiste du judaïsme, nous a quittés la semaine passée. Pour avoir eu l'occasion de croiser son chemin depuis 20 ans, je puis témoigner de l'impressionnante constance dont cette chercheure de talent a fait preuve au service des dynamiques collectives de la recherche.
Il suffit de voir, par exemple, la quantité spectaculaire de recensions/compte-rendus qu'elle a signés dans les Archives de Sciences Sociales des Religions (lien), pour se rendre compte de la générosité rare de cette intellectuelle discrète, loyale et rigoureuse. Je garde personnellement un souvenir particulièrement vif de l'aventure qu'a été le très volumineux Dictionnaire des faits religieux, qu'elle avait co-dirigé avec Danièle Hervieu-léger avec un dévouement et une détermination irréprochables. Rédacteur, moi-même, d'une dizaine de notices fouillées, je m'étais rendu compte de l'énorme travail (travaux d'Hercule!) que Régine avait dû assumer pour réclamer, lire, relire, éditer des centaines de notices complexes. Immense respect.
Son laboratoire, le CESOR, lui a rendu un court hommage que l'on peut lire ici (lien). D'autres suivront.
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J-P. Willaime: une carrière qui suscite l'admiration (Réforme)
C'est un hommage ô combien mérité: Jean Baubérot, double spécialiste de la laïcité et du protestantisme, retrace dans l'hebdomadaire Réforme 40 ans de carrière du sociologue Jean-Paul Willaime, directeur d'études émérite à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (section des sciences religieuses), qui a fait valoir ses droits à la retraite.
Un hommage qui n'a rien d'un embaumement, tant Jean-Paul Willaime, sur les protestantismes, le pluralisme religieux, l'éducation du fait religieux à l'école ou la laïcité, a encore beaucoup à nous apporter car "Dieu merci", l'oeuvre va plus loin, et se poursuit plus longtemps, qu'une carrière administrative.
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"Malaise dans la sociologie" (Cyril Lemieux)
Pour changer de réactions à chaud souvent décevantes et convenues, on a pu lire hier sur ce blog, mise en lien, l'excellente tribune de Rita Hermon-Belot.
Dans la même veine, on lira avec plaisir la remarquable chronique de Cyril Lemieux dans "Libé", où il pointe certains travers de sociologues tantôt trop normatifs (décrétant comme des théologiens ce qui est islam et ce qui ne l'est pas), tantôt trop condescendants (déniant "à leurs concitoyens les compétences critiques et la réflexivité dont ces derniers ont bel et bien fait preuve" lors de la grande manif du dimanche 11 janvier).
Merci Cyril!
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Emile POULAT (1920-2014)
Le sociologue français du catholicisme et de la laïcité Emile Poulat nous a quittés.
C'est un intellectuel de premier plan, mais aussi un grand monsieur qui tire sa révérence. Il avait conservé jusqu'au bout ce regard espiègle et pénétrant de l'insatiable curieux qu'il était. Il laisse derrière lui une oeuvre considérable et féconde.
Pour avoir eu l'occasion de croiser plusieurs fois son sillage au cours du dernier quart de siècle, je conserve le souvenir d'un passionné, habité par le désir de comprendre et d'éclairer. Auteur prolixe, d'une culture rare, il ne s'interdisait rien, ce qui lui permit, notamment, d'accorder une vive attention au phénomène protestant, y compris dans ses déploiements africains francophones d'Eglises de migrants déshéritées (cf. sa collaboration avec Dominique Kounkou).
Le quotidien La Croix lui a consacré une notice de qualité (lien).
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Raymond Boudon (1934-2013) et l'individualisme méthodologique
Il est plus que temps de signaler sur ce blog la disparition du grand sociologue Raymond Boudon, père, en France, de l'individualisme méthodologique. Convaincu que l'individu est «l'atome logique de l'analyse», Raymond Boudon a développé une oeuvre riche, abondante, éclairante et féconde... bien que sous-coté dans un pays trop féru d'idéologie pour apprécier à sa juste valeur une pensée exigeante de la liberté.
Je n'ai pas eu la chance de le rencontrer physiquement, mais ses textes continueront à accompagner la communauté des chercheurs, y compris ce qu'il a parfois écrit sur les questions religieuses et le protestantisme (lien).
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Studying religion and society, autoportraits de sociologues
Pour les happy few qui lisent l'anglais académique couramment, on lira avec un très grand intérêt Studying religion and society, recueil d'autoportraits sociologiques proposés par les plus grands sociologues du champ actuel.
Parmi lesquels un Français, Jean-Paul Willaime, qui détaille son parcours intellectuel focalisé sur "l'étude du protestantisme dans un contexte catholique et sécularisé" (p.175 à 185).
Publié à la fin de l'année 2012 par les éditions Routledge, ce livre passionnant est dirigé par Titus Hjelm et Phil Zuckerman.
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Ethnographie de l’échec d’une Église pentecôtiste africaine
Quand on étudie une église locale ou une paroisse, c'est parfois pour un état des lieux, une analyse qualitative, ou une mise en perspective dans le temps, qui suppose la pérennité du groupe.
Mais quid des échecs? Des églises qui ferment? Des slogans qui font pshitt? Pour avoir une idée de ce que peut être une "ethnographie de l'échec d'une Eglise", il faut lire l'article que vient de publier Damien Mottier dans la revue Sociologie. "Le prophète, les femmes, le diable. Ethnographie de l’échec d’une Église pentecôtiste africaine en France" (Sociologie, 2012/2 (Vol. 3, p.163-178)