Saviez-vous que Tareq Ramadan recevait 35.000 euros par mois du Qatar, malgré ses dénégations? Le poids des pétrodollars islamistes wahhabites en France sur la politique, les médias, le sport est aujourd'hui largement documenté. Mais l'information ne circule pas toujours aussi vite que les enveloppes d'argent liquide. Aussi faut-il remercier les deux bons journalistes que sont Christian Chesnot et Georges Malbrunot de nous aider à y voir plus clair, grâce à leur enquête publiée par les éditions Michel Lafon.
Les " Qatar papers " révèlent la cartographie du prosélytisme en France et en Europe mené par Qatar Charity, la plus puissante ONG de l'émirat. Ces documents confidentiels, divulgués pour la première fois, détaillent la plupart des 140 projets de financement de mosquées, écoles et centres islamiques, au profit d'associations liées à la mouvance des Frères musulmans. Ils dévoilent le salaire payé à Tariq Ramadan, figure de l'islam politique que Doha sponsorise hors de ses frontières.
Au terme d'une enquête dans six pays européens et une douzaine de villes de l'Hexagone, les auteurs exposent la dissimulation, parfois le double langage, des associations islamiques sur leur financement étranger, ainsi que la politique de l'autruche suivie par de nombreux maires, par électoralisme ou ignorance. Ils pointent l'absurdité de la situation (lire la suite ici).
Sur l'impact des pétrodollars wahhabites de l'Arabie Saoudite et du Qatar, j'assume une position de chercheur et citoyen publiquement engagé: on ne peut pas tenir de discours sérieux sur la lutte contre le terrorisme djihadiste, et fermer les yeux sur les tapis rouges qu'on déroule, en Europe et particulièrement en France, devant des pays féodaux (et quasi esclavagistes) qui alimentent, via réseaux et familles, la radicalisation islamiste.








"Bien qu'il combatte le djihadisme au Mali, l'Etat français reste ambigu vis-à-vis de l'islam politique, ce qui brouille son action internationale.