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Les contenus des revues académiques africaines restent trop peu diffusés à l'international, mais les choses commencent fort heureusement à s'améliorer. Saluons en particulier la magnifique travail réalisé par le portail AJOL (African Journals Online), qui centralise bien des trésors de réflexion.
Ainsi, la revue scientifique Le Carrefour Congolais (UniKin) est disponible, avec ses sommaires, depuis 2019 sur ce portail.
Avec en particulier, dans le n°1 de cette année 2025, deux articles fort intéressants sur les Eglises de Réveil en RDC.
-Le premier, élaboré à la suite d'une enquête de terrain dans les communes de Masina et N’Djili à Kinshasa, est écrit par Francine Ipanthiar Lathiar, de l'Université Pédagogique Nationale, et s'intitule "Les églises de réveil comme l’un des facteurs des dislocations familiales à Kinshasa" (lien)
-Le second pointe "L'apport des Eglises de Réveil dans le développement socioéconomique des populations congolaises". L'auteur est Justin Malonga Kakose, de l'Université de Kinshasa. Il s'appuie sur des investigations au sein de quinze églises de réveil de Kinshasa (lien)
Connaissez-vous l'AFRICA MUSEUM?
Anciennement temple du colonialisme à la gloire du Congo belge, le musée de Tervuren (Belgique) a entrepris une mue spectaculaire.
Après plusieurs années de fermeture, le voici dans sa nouvelle formule 2025, post-coloniale.
Il reste encore du chemin à parcourir, mais l'évolution est prometteuse, permettant une relecture critique du passé colonial, et un apprentissage de l'altérité (et de l'antiracisme).
Découverte en photo de l'Africa Museum version 2025 (lien).
Après avoir réussi haut la main le test de la première année, le certificat d'études afropéennes proposé par la FUTP de Bruxelles et le laboratoire CARES se poursuit pour cette seconde année universitaire (2024-25).
Comme le rappelle le site dédié, "Est dite afropéenne une personne d’ascendance subsaharienne, née ou ayant grandi en Europe, dépositaire à la fois de son vécu européen mais aussi d’un héritage culturel africain qu’elle entend assumer".
Le programme de cette année 2024-25 est disponible ici (lien), et une vidéo de présentation est par ailleurs proposée sur la chaîne Youtube dédiée (ci-dessous).
Je voudrais remercier toutes et tous pour leur contribution décisive à ma soutenance d’Habilitation à Diriger des Recherches, tenue ce mercredi 12 février 2025. Durant 4H30, à partir de 9H du matin, l’occasion m’a été donnée de discuter de mon parcours de recherche, étalé sur 35 ans, dont 27 passés au GSRL.
Mon jury était composé des professeurs Patrick Cabanel (EPHE-PSL, garant, notamment auteur de « Le droit de croire »), ainsi que de Valérie Aubourg (Ucly), Pierre-Yves Kirschleger (Université Paul Valéry), Nathalie Luca (CESOR), et Philippe Portier (EPHE-PSL) ;
Porté par Marc-Antoine Pérouse de Montclos, le projet #DYNRELAF (GRIF), phase 2, tiendra séminaire jeudi et vendredi de cette semaine (5 et 6 décembre 2024).
Beaux échanges en perspective sur "l'Afrique des religions à l'épreuve des chiffres et des catégorisations".
Vient de paraître un très bon numéro de la Revue Internationale et Stratégique, n°134, juin 2024, dirigé par Fatou Elise Ba & Jean-François Corty. Il porte sur "L'aide internationale, instrument d'émancipation ou de contrôle?"
A l'heure où les sociétés civiles postcoloniales explicitent tous les jours davantage les mécanismes néocoloniaux qui pèsent sur les économies du Sud global, un dossier à lire absolument.
Avec notamment un article de votre serviteur, intitulé "L'aide internationale et le soft power religieux : le cas des megachurches africaines" (p.129 à 136)
Entretien avec le professeur Bony Guiblehon, universitaire et maître d'oeuvre du colloque consacré aux questions religieuses et aux enjeux de régulations qui s'est tenu les 14 et 15 mai dernier en Côte d'Ivoire.
L’évangélisme et les Églises prophétiques postcoloniales africaines, qui fédèrent en 2020 au moins 200 millions de fidèles, s’inscrivent dans une circulation transnationale nourrie par la musique Gospel. Une sensibilité judéophile s’y exprime. Elle est portée par trois vecteurs : l’impact des héritages juifs en Afrique, l’influence du sionisme évangélique états-unien, et un sionisme africain centré sur la figure prophétique de Moïse. Ces influences alimentent un sionisme afro-évangélique judéophile qui développe différentes logiques d’impact.
D’abord, une judéophilie populaire repérable dans la culture matérielle et rituelle des Églises.
Ensuite, une fierté noire originale, mêlée de sionisme; enfin, un appui pour la reconnaissance d’Israël.
Pour en savoir plus, lire l'article signé par votre serviteur, publié dans la revue Analecta Bruxellensia (2023), mis en ligne il y a quelques jours sur CAIRN : lien
L'occasion aussi de découvrir d'autres contenus de cette revue scientifique belge de qualité.
Coordonné par Christel Zogning Meli (laboratoire CARES, Centre for Afro-European and Religious Studies FUTP), un nouveau Certificat universitaire en sciences sociales et religieuses a vu le jour cette année. Il est dédié aux études afropéennes.
Une première ! Et un passionnant champ d'études.
"Est dite afropéenne une personne d’ascendance subsaharienne, née ou ayant grandi en Europe, dépositaire à la fois de son vécu européen mais aussi d’un héritage culturel africain qu’elle entend assumer (Miano 2020 : 10, 51).
L’afropéen émerge dans un univers mondialisé marqué par les processus d’hybridation et de métissage, «tiraillé entre les traditions héritées et les orientations politiques culturelles et sociales que lui imposent le devoir d’intégration dans le pays d’accueil» (Larangé 2014 : 54)."
Lire la suite ici (lien)
En Afrique contemporaine, une des nombreuses logiques sociales à l'oeuvre aujourd'hui dans la version postcoloniale de ce qu'il est convenu d'appeler "l'Evangile de la prospérité" (combinant offre de salut évangélique et appel à la prospérité physique et matérielle), c'est de faire oublier un stigmate.
Celui du temps des missions européennes où les bons sentiments (et les nobles intentions) cohabitaient avec le stéréotype du "pauvre Africain", dont les tirelires missionnaires étudiées par la chercheuse Anne Ruolt (GSRL) fournissent un exemple saisissant. Elle a présenté le fruit de ses recherches à la journée AFHRC du 30 septembre dernier.
C'est assez rare pour être signalé : un ouvrage en anglais, signé par le théologien Nelson Kalombo Ngoy, a été publié en 2019 autour de la question du néopentecôtisme au Congo RDC au miroir de l'Evangile de prospérité (Prosperity Gospel).
On notera cependant que cet ouvrage édité chez Wipf et Stock, par son déficit de matériaux empiriques, vaut davantage par le riche regard orienté qu'il porte (confortant au passage une certaine approche états-unienne piétisante), que par les recherches de terrain (fort clairsemées) qu'il présente.
Après avoir durant plus d’un millénaire construit leurs représentations du christianisme en relation avec les velléités de conquête des puissances européennes du Nord, les populations musulmanes du Maghreb sont désormais exposées à un christianisme africain venu du Sud, dégagé de toute culture de domination et porteur de connivences culturelles et religieuse inédites.
Ce christianisme, autonome ou appuyé principalement par des églises mères du continent africain, se déploie par le bas, dans les marges de ces sociétés, en périphérie des villes, dans les quartiers où séjournent les migrants. — Bernard Coyault (EHESS - IMAF)
Il faut courir au Campus CONDORCET, découvrir la magnifique exposition "Dieu va ouvrir la mer", fruit d’un compagnonnage et de terrains partagés entre un photographe et deux chercheurs anthropologues, Malik Nejmi , Sophie Bava (Institut de recherche pour le développement) & Bernard Coyault (EHESS - Institut des mondes africains).
A ne pas rater ! Un colloque international, sous la direction scientifique de David Bundy, Pierre-Yves Kirschleger et Gilles Vidal, se tiendra à Montpellier des 1 au 3 juin 2023. Il s'intitule "Les mouvements protestants de réveil dans le monde francophone (Europe, Afrique, Algérie, Madagascar)"
J'aurai le plaisir et l'honneur d'y participer via une conférence publique, le 2 juin au soir.
Un nouveau docteur en sciences sociales des religions a rejoint la communauté des chercheurs.
Félicitations au Docteur Etienne Tchamulubanda Wongubwa !
Auteur d'une thèse de doctorat de l'Université Libre de Bruxelles consacrée au revivalisme congolais et au Ministère Chrétien du Combat Spirituel, il a présenté ses travaux avec beaucoup de pédagogie devant son jury (dont j'avais l'honneur de faire partie) à l'ULB de Bruxelles, le vendredi 28 avril 2023.
Sébastien Fath est historien et sociologue au sein du Groupe sociétés, religions, laïcités du CNRS, spécialisé dans l’étude du protestantisme évangélique et du christianisme « postcolonial ». A l’occasion du voyage du pape en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud, il décrypte, dans un entretien au Monde, les recompositions à l’œuvre au sein du christianisme africain, où les Eglises établies sont de plus en plus concurrencées par de nouvelles Eglises à l’aura grandissante, y compris au-delà du continent.
Merci à Gaetan Supertino pour cet interview dans Le Monde du 6 février 2023
Lors du séjour du pape catholique, du primat anglican et du modérateur de l'Eglise presbytérienne d'Ecosse au Soudan du Sud, du 3 au 5 février 2023, la plupart des médias français se focalisent sur le pape François.
Il faut reconnaître que le pape catholique détient une légitimité et une visibilité internationale qui force l'attention. Et son geste spectaculaire, en avril 2019, lorsqu'il baisa les pieds des belligérants sud-soudanais pour leur implorer la paix et la réconciliation, a marqué les esprits. Par ailleurs, le président sud-soudanais en exercice, Salva Kiir, est un catholique, formé à l'école des missionnaires Comboni.
Il reste que le paysage religieux sud-soudanais est loin de se résumer au catholicisme.
Entretien en deux volets, sur le portail Regardsprotestants, avec le professeur Bony Guiblehon, chercheur en sciences sociales.
Dans ce premier volet, il partage son intérêt pour les recompositions évangéliques en cours dans son pays, la Côte d'Ivoire.
Voici proposé un album de voyage (sorte de carnet de terrain), à l'occasion d'un séjour de recherche à Abidjan (Côte d'Ivoire) du 12 au 20 décembre 2022.
Objectif : étudier sur place les recompositions postcoloniales de la francophonie protestante évangélique.
Avec notamment un terrain de recherche à l'Eglise Vases d'Honneur conduite par Mohammed Sanogo, et un repérage des différents types de rapport entre christianisme postcolonial ivoirien et prospérité.
Après des terrains de recherche au Congo RDC, au Burkina Faso, au Soudan du Sud, à Madagascar, place à la Côte d'Ivoire! Je m'envole aujourd'hui, pour huit jours, à Abidjan, pour étudier de plus près, sur place, les recompositions évangéliques, pentecôtistes, prophétiques des christianismes postcoloniaux.
Un des très bons livres sur la question, construit autour des conflits politiques et de la guerre civile en Côte d'Ivoire (2002-2013), est signé de la chercheuse Marie Miran-Guyon (IMAF).
Dans Guerres mystiques en Côte d’Ivoire. Religion, patriotisme, violence (2002-2013), ed Karthala 2015, l'autrice "se garde (...) « de surdéterminer le facteur religieux » tout comme, dans le sens inverse, d’adopter une « approche trop fonctionnaliste » qui réduirait « les manifestations du religieux à l’expression détournée d’enjeux étroitement matériels ».
La thèse médiane qu’elle défend est qu’« aux yeux d’une majorité d’Ivoiriens, les crises furent des guerres mys- tiques tout autant qu’une traduction militaire d’enjeux politique, économique et idéologique, et [que] les retours vers la paix impliquaient par suite une réconciliation avec Dieu tout autant qu’entre les hommes » (dixit cette recension par François Gaulme).
Un livre de référence.
"Lorsque les Blancs sont venus en Afrique, nous avions les terres et ils avaient la Bible. Ils nous ont appris à prier les yeux fermés : lorsque nous les avons ouverts, les Blancs avaient la terre et nous la Bible"
(Jomo Kenyatta)
A rebours d'un retrait piétiste encouragé par le christianisme colonial, le christianisme africain postcolonial, bien représenté notamment par l'influent pasteur ivoirien Mohammed Sanogo (Eglise Vases d'Honneur) promeut de renouer avec une longue matrice d'engagement chrétien dans tous les secteurs de la société.
Le chrétien ne ferme plus les yeux (cf. Kenyatta) sur son rôle social, économique (enjeux fonciers etc), médical, éducatif, politique, culturel, mais s'investit pour changer les choses.
C'est tout l'objet de ce livre de 236 pages paru en 2020 sur les "douze portes d'influence pour transformer une nation", dont j'ai terminé la lecture. A noter que l'auteur, Mohammed Sanogo, prend soin de préciser que sa vision des douze portes d'influence ne vient pas d'une influence américaine (Cunningham etc), mais s'ancre en Afrique, tout en se déployant pour le monde.
A suivre
Et si l’Evangile de la prospérité cachait en réalité plusieurs variantes, voire théologies différentes ?
Dans le cadre d’une recherche en cours (HDR), sept types différents peuvent être distingués. Pour en savoir plus, lire ou relire ce texte publié le 24 mai dernier sur le Fil-info Francophonie du portail Regardsprotestants.
L'occasion d'un cycle de cours AUAN sur les Eglises africaines en Europe (sur lesquelles j'ai commencé à travailler il y a 15 ans) est l'opportunité de partager la projection Powerpoint présentée aux étudiantes et étudiants.
La vidéo en lien ci-dessous 'résume' en 5'30" le premier cours donné. Un nouvel aperçu vidéo suivra pour chaque cours.
La terre promise biblique a fait l’objet d’un remarquable investissement dans tous les champs de la connaissance. Ce livre propose, dans une approche croisant littérature et sciences humaines, d’en explorer la richesse et la fécondité en termes d’imaginaires et d’expériences.
A noter, dans ce beau collectif, l'excellente contribution signée par la chercheuse Pamela Millet-Mouity (laboratoire CESOR). Intitulé "La Terre promise à rebours et le néo-pentecôtisme d'excellence", ce chapitre passionnant traite des trajectoires et rhétoriques socio-religieuses de fidèles de classes moyennes et supérieures (encore sous-étudiés) d'une importante église charismatique transnationale (ou néopentecôtiste), Impact Centre Chrétien.
La "terre promise" n'est plus forcément l'Europe, mais peut (re)devenir la terre d'origine, déconstruisant le schéma Nord/Sud au nom d'une vision renouvelée des dynamiques de prospérité partagée.
Comment travailler sur les sources de la francophonie protestante en négligeant les productions éditoriales issues des pays francophones d'Afrique?
Tout n'est pas accessible via Google, ou les librairies numérisées en ligne. L'enquête de terrain a entre autres pour intérêt de faciliter l'accès à des livres qui ne sont pas forcément diffusés largement à l'international, ou fortement visibles sur internet.
Un exemple ci-contre avec cet ouvrage éclairant de Mathieu Lompo (Ouagadougou, 2014, 70p). Il nourrit la réflexion sur la relation postcoloniale (plus complexe qu'il n'y paraît) à l'enjeu théologique et pratique de la prospérité dans les Eglises protestantes évangéliques, nombreuses au Burkina Faso.