afrique de l'ouest
-
Ecouter "Gospels et Francophonie" sur RFI
-
Quelles sont les relations entre l'Etat et les religions en Afrique de l'Ouest ?
Entretien avec le professeur Bony Guiblehon, universitaire et maître d'oeuvre du colloque consacré aux questions religieuses et aux enjeux de régulations qui s'est tenu les 14 et 15 mai dernier en Côte d'Ivoire.
-
Sacré et quête de sens en RDC (Professeur Mwene Batende)
Docteur en sociologie de l’Université de Louvain (Belgique), Gaston Mwene Batende est professeur à l’Université de Kinshasa (UniKin), capitale de la République Démocratique du Congo.
Président de l’Observatoire des Religions en RDC mis en place depuis 2013, il est l’un des meilleurs spécialistes des mutations religieuses en Afrique de l’Ouest. Il observe depuis longtemps les nouvelles Églises prophétiques, issues du protestantisme évangélique, qui prolifèrent aujourd’hui dans la mégapole kinoise. Son principal ouvrage est Le sacré et la quête de sens. Sociologie des «religions nouvelles» en Afrique noire christianisée (Kinshasa, éd. Kimbanguistes, 2010). En 232 pages, on découvre un précieux condensé de ses recherches.
Lire la suite sur Regardsprotestants.com (lien).
-
Attentats en Côte d’Ivoire : pas de chaos confessionnel en vue
Les attentats qui viennent de frapper la Côte d'Ivoire dans la station balnéaire du Grand Bassam, le 13 mars 2016, ont pour objectif de semer la haine. Et faire grandir la peur.
Revendiqués par AQMI, branche djihadiste ultra-violente qui cherche désormais à déstabiliser l'Afrique de l'Ouest, ils réveillent le spectre du "choc des civilisations".
Pourtant....
Pour lire la suite, et une mise en perspective sociohistorique, cliquer sur Regardsprotestants.com (lien).
-
Petit aperçu vidéo nouveaux christianismes à Kinshasa
Objets d'un numéro thématique de la revue AFRIQUE CONTEMPORAINE (2015, n°252), les "nouveaux christianismes" en Afrique de l'Ouest ont le vent en poupe. Ici, un petit aperçu par le son et l'image de la rue kinoise, des Eglises de Réveil à Kinshasa, et d'une chorale Eglise du Christ au Congo, paroisse Bandalungwa (influencée par les liturgies revivalistes).
Images saisies à l'occasion d'un séjour de recherche à Kinshasa, Congo RDC, des 10 au 15 septembre 2015.
-
"Cet évangélisme qui veut conquérir l'Afrique"
Contacté il y a quelques jours avec Cédric Mayrargue pour écrire une tribune dans Libération sur les évangéliques en Afrique, j'avais dû décliner la proposition en raison de mon emploi du temps bousculé par un accident au genou.
Mais c'est avec grand plaisir que j'ai pu constater que mon collègue, avec qui nous avons piloté le n°252 d'Afrique Contemporaine, s'est acquitté avec brio de la tâche, avec une belle synthèse à savourer dans Libération et sur son site internet (depuis le 25/02).
Il fait notamment observer: "En insistant sur l’individualisation de la conversion et du salut, en valorisant l’épanouissement personnel et le succès, en promouvant la réussite individuelle, y compris dans ses dimensions financières et matérielles, parfois appréhendée comme un signe de bénédiction divine, cette pratique religieuse accompagne aussi des processus d’ascension sociale, et diffuse une culture entrepreneuriale, participant ainsi d’une reconfiguration de la place de l’individu et de la famille dans les sociétés contemporaines".
-
Attentat de Ouagadougou: au-delà de la loupe médiatique
A peine plus un mois en arrière, je passais sur l'avenue N'Krumah à Ouagadougou, et entrais brièvement dans le hall de l'hôtel Splendid, avant un rendez-vous pris dans la même rue, presqu'en face. C'est en ces lieux que s'est déroulé, dans la nuit de vendredi à samedi, un attentat djihadiste coordonné très meurtrier.
Pourtant, même si l'inquiétude était perceptible au Burkina durant mon séjour, il faut rappeler que ce pays dispose d'assises stables, et vient de réussir une transition politique à bien des égards admirable après l'ère Compaoré, par la mise en oeuvre de pratiques délibératives, pluralistes et démocratiques insupportables à ceux qui viennent de commanditer l'attentat meurtrier. Gageons que la loupe médiatique sur cette tentative de déstabilisation ne fera pas oublier l'essentiel: un pays ouest-africain stable, porté par un peuple pacifique habité par une puissante culture de la concorde pluraliste.
Pour un retour visuel sur le Ouagadougou d'aujourd'hui, cliquer ici (album photo de ma mission de recherche de 15 jours).
-
3e rencontre des Jeunes Chercheur(e)s en Etudes Africaines
La 3e rencontre des Jeunes Chercheur(e)s en Etudes Africaines (JCEA) s'inscrit dans la continuité d'une démarche initiée en 2013. Comme lors des éditions précédentes, il s’agit de permettre aux doctorant(e)s et jeunes docteur(e)s de dialoguer autour de leurs travaux portant sur les Afriques sans exclusive, Caraïbes et Afrique du Nord comprises, au croisement de toutes les disciplines.
Plusieurs panels traiteront directement, ou indirectement, de religion, comme le panel 2 de la session de ce matin, intitulé "Le religieux et ses réseaux" avec Frédérick Madore, Carolin Maevis, N'gna Traoré et Alicia Legault-Verdier (et Frédérique Louveau & votre serviteur comme discutants).
-
Islam-évangélisme au Burkina en perspective comparée
En sciences sociales des religions, comparer est à la fois une nécessité et un défi.
-Une nécessité méthodologique, car les phénomènes étudiés ne fonctionnent jamais en vase clos. L'évaluation passe par une mise en contexte.
-Un défi aussi, car les comparaisons impliquent de faire rentrer les acteurs dans un cadre d'analyse commun qui nécessite, entre autres, une égale connaissance des milieux étudiés, sous peine de contresens.
Sur le terrain évangélique/pentecôtiste burkinabé, on dispose pour l'instant de très peu de travaux comparatistes intégrant l'islam. Pour une problématisation générale, on retiendra l'important et précieux dossier de Politique Africaine (Karthala, 2011) dirigé par Cédric Mayrargue et Maud Lasseur, intitulé Pluralisation religieuse, entre éclatement et concurrence (lien).
Pour une tentative pionnière de comparaison (entre deux mouvements inscrits dans des histoires différentes, dans des espaces distants de milliers de kilomètres, et sans interaction entre eux), voir par ailleurs le stimulant article comparatiste publié en 2008 (Sénégal-Burkina) par Fabienne Samson, qui traite notamment du Centre International d'Evangélisation de Mamadou Karambiri (lien).
-
DAECH, et la résurgence de l'esclavage à motif religieux
L'info, tombée cette semaine, vient nous rappeler que l'histoire tortueuse des relations entre esclavage et religion n'est pas terminée.
Une liste détaillée de prix d'esclaves femmes (& filles et jeunes garçons) édictée par DAECH (Etat Islamique) a en effet été authentifiée (lien) et dénoncée par Zeinab Bangura, ONU (ci-contre), tandis qu'en Afrique de l'Ouest, on sait déjà que les collégiennes et lycéennes enlevées l'an dernier par Boko Haram se vendaient aux environ de 10 dollars sur de discrets marchés aux esclaves locaux (lien).
Pour contextualiser cette sinistre pratique déshumanisante, lire Catherine Coquery-Vidrovitch et Eric Mesnard, Etre esclave, Paris, La Découverte, 2013 (lien).
-
"Je suis Nigériane"
Le slogan "Je suis Charlie" est scandé un peu partout, en soutien au journal frappé au coeur, mercredi dernier à Paris. L’actrice française d’origine sénégalaise, Aïssa Maïga, a quant à elle voulu crier "Je suis Nigériane" (cf. cet article du site AFRIK).
Et pourquoi pas? La même semaine où la France était frappée par la violence jihadiste, le Nigeria connaissait sa pire semaine de violence, Boko Haram massacrant et brûlant vif des centaines de civils, anéantissant des bourgades entières. -
LAICITE : en Afrique francophone aussi !
Sait-on que la laïcité apparaît, à des degrés divers, dans la totalité des textes constitutionnels des Etats d'Afrique subsaharienne francophone?
Cette référence oubliée, au sujet de laquelle j'ai eu l'occasion de donner cette année un enseignement à l'IPT, a été l'objet d'un colloque international en 2010.
Organisé par l’Institut des Sciences Humaines de Bamako et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), il s'était tenu les 20-21-22 janvier 2010 dans les salles de conférence de l’Hôtel Nord-Sud à Bamako sur le thème "l’Afrique des Laïcités - Etat, Islam et Démocratie au Sud du Sahara" .
Bonne nouvelle, ces réflexions ont désormais fait l'objet d'une publication à laquelle on souhaite un grand écho.
-
Eglises et développement: la campagne 2014 Pain pour le prochain
Actrices, au sein des sociétés civiles, d'oeuvre de développement, les églises fonctionnent depuis longtemps en réseau Nord-Sud et Sud-Nord.
Un exemple avec le bilan positif dernièrement présenté par l'initative oecuménique suisse catholico-protestante Pain pour le prochain, qui a récolté 10.000 signatures, collecté des fonds et sensibilisé la population à l'enjeu des vêtements équitables, face à la réalité de conditions de travail parfois effroyables, notamment dans les champs de coton du Burkina Faso où il arrive que des travailleuses soient vaporisées de pesticides (cf. image).
-
Lire le Christ selon l'Afrique, de Calixthe Belaya
"Une chaleur moite enveloppait les hommes et les bêtes; le soleil brûlait la terre et l'asphalte fondait comme du chocolat jeté sur le feu. Au centre-ville, les riches après avoir prié le Christ rédempteur s'étaient agglutinés dans les maquis-bars climatisés pour y faire des affaires. Les pauvres priaient Dieu et lui demandaient de leur donner la force de rivaliser avec les riches dans les affaires. Au bord des routes, les vieilles transpiraient ce qui leur restait d'énergie pour avoir aussi leur part. Elles vendaient du riz à la tasse, des cacahuètes à la boîte, du sucre en morceaux tout en songeant au jour où, par la grâce du Seigneur, elles auraient un plan d'arnaque à grand échelle".
Avec son regard d'Amazone, sa plume trucculente et des récits mitonnés de mille épices, voici Calixhte Belaya.
Cette grande auteure, avec qui j'ai eu l'honneur d'un échange utile, sur TV5 (ci-dessous), signe un Christ selon l'Afrique qui vaut le détour, notamment par son regard sur les "boutiques de Dieu" qui fleurissent, entre évangélisme, religion populaire, charisme et débrouille. Un livre à lire!
-
La Jesus connection au sud du Sahara (Grand angle Jeune Afrique)
Alors les regards sont braqués sur la Centrafrique et ses troubles politico-religieux, Jeune Afrique a sorti, dans son numéro du 26 janvier au 1er février 2014, un excellent dossier sur la "Jesus connection" au Sud du Sahara.
François Soudan signe notamment une introduction synthétique d'excellente tenue, soulignant que "beaucoup de pasteurs évangéliques sont des hommes de bien, dont la parole redonne confiance, resserre le lien social et prône la vertu. Mais il en est d'autres pour qui la religion est une entreprise financière et dont le langage de combat flirte volontiers avec l'ethnonationalisme, la haine de l'étranger, voire l'incitation à la violence" (p.25).
-
Rubaduka, webaventurier d'Afrique (3): pour la liberté religieuse
Aux Etats-Unis, le Département d'Etat publie chaque année un rapport sur le respect de la liberté religieuse dans le monde. L'Afrique y est naturellement évoquée (lien).
Terre de coexistence, ce continent est aussi marqué par un enjeu géopolitique particulièrement sensible au Sahel, où la compétition entre islam et christianisme y est plus vive, et où s'agite un Jihadisme surveillé de près...
Y compris par notre ami Brian Rubaduka, "faiseur d'opinion" et Webmaster avisé dont voici un troisième aperçu, avec quelques exemples (ci-dessous) de visuels consacrés à la liberté religieuse en Afrique.
-
Rubaduka, webaventurier d'Afrique (2): pour les droits des femmes
"L'homme a beau être à la tête de la famille, c'est l'épouse qui en est le coeur" (proverbe kenyan).
Faites une recherche "Google": des proverbes africains sympas sur les femmes, il n'y en a pas beaucoup. La faute à un héritage patriarcal?
C'est plus compliqué, mais le fait est que le statut de la femme, dans de nombreux pays d'Afrique, reste marqué par une infériorisation souvent réduite à ce cliché (certes réducteur): les hommes sirotent une bière, les femmes travaillent la terre à la houe.
-
Série Rubaduka, webaventurier d'Afrique (1) : promoteur de la laïcité
Qui est Rubaduka ? C'est par hasard (guidé par Dr Google) que j'ai découvert ce webaventurier d'Afrique. Designer de sites Web, basé en Côte d'Ivoire, marié (à Nicole, Rwandaise) et père de deux enfants, fils d'un médecin américain diplômé de Yale, Brian Rubaduka ne manque pas de flair ni de sens de la publicité.
Pour avoir obtenu les droits de multiples noms de domaine de différents pays africains, ce franc-tireur passionné a développé depuis 2001 une présence numérique spectaculaire et durable, au service de quelques idées force: entre autres, l'amour et la promotion de l'Afrique, la démocratie, l'option libertaire (pour la légalisation des drogues douces), les droits de la femme, la défense d'Israël, la liberté de pensée et de religion, et la laïcité... par laquelle nous commençons en image cette mini-série de l'été 2013.
-
Le Hezbollah s'ancre en Afrique de l'Ouest
"Tarte à la crème" des analyses géopolitiques, la transnationalisation croissante des réseaux s'observe sur tous les terrains. C'est vrai dans le domaine religieux.
Ce blog l'évoque assez régulièrement au sujet de l'évangélisme (terrain de spécialité de l'auteur de ces lignes), notamment au sujet de l'Afrique de l'Ouest.
On notera que l'islam, tout comme l'évangélisme, s'inscrit dans ces logiques, avec l'exemple du Hezbollah, de plus en plus présent entre Sénégal et Nigéria où le "parti de Dieu" chiite libanais puise, grâce aux diasporas libanaises locales, des sources de financement nouvelles (drogue en particulier).