Entretien avec le professeur Bony Guiblehon, universitaire et maître d'oeuvre du colloque consacré aux questions religieuses et aux enjeux de régulations qui s'est tenu les 14 et 15 mai dernier en Côte d'Ivoire.
laicité
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Quelles sont les relations entre l'Etat et les religions en Afrique de l'Ouest ?
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Carrefour d'Histoire Religieuse 2024
Créé en 1992, le « Carrefour d’histoire religieuse » organise depuis lors des universités d’été. Qu’est-ce qu’un carrefour, sinon l’endroit où des chemins se croisent ? C’est pour favoriser les rencontres que cette université d’été est itinérante, choisissant chaque année un nouveau lieu, un nouveau thème. C’est pour faciliter les échanges qu’elle tient à la convivialité.
Le Carrefour est ouvert à tous ceux qui s’intéressent à la question religieuse (étudiants, enseignants, grand public). Il vise, à travers la présentation de travaux de synthèse ou de recherches nouvelles en histoire religieuse, à cultiver l’ouverture sur un héritage multi- séculaire appréhendé le plus largement possible, dans une démarche scientifique et respectueuse du fait religieux.
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Le droit de croire (Cabanel)
La France entretient une histoire compliquée avec ses minorités religieuses, parfois discriminées et/ou persécutées.
L'historien Patrick Cabanel (EPHE-PSL, GSRL) , n'a pas son pareil pour retracer cette histoire tumultueuse.
Son livre vient à point!
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Radicalisation religieuse : l'enjeu de la violence sacrée (La Croix)
"La fabrique de la démocratie ne peut se contenter d'ignorer les religions.
A la fois dans la contribution qu'elles sont susceptibles d'apporter,
mais aussi dans la menace qu'elles peuvent parfois représenter"...
Dérives sectaires, radicalisation, retour sur 50 ans de débat dans La Croix
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Le paradoxe évangélique (livre)
Il existerait un "paradoxe évangélique", avec d'un côté, un protestantisme évangélique qui s'appuie sur le cadre de la pluralisation et de la laïcisation pour consolider son essor, et, de l'autre, un évangélisme qui s'inscrit en tension avec la sécularisation, voire conteste certains aspects de la laïcisation.
David Koussens, professeur à l'Université de Sherbrooke et titulaire de la chaire de recherche Droit, Religion et Laïcité, résume très bien ces enjeux dans le développement suivant:
"Dans de nombreux contextes nationaux, les groupes évangéliques ont été grandement bénéficiaires des processus de laïcisation de l'Etat et de ses institutions. (...) Toutefois, s'ils en ont été des bénéficiaires, les évangéliques en deviennent bien souvent aujourd'hui des contestataires actifs".... en particulier aux Etats-Unis et au Brésil (Le paradoxe évangélique, introduction, p.9).
Pour éclairer ces questions, saluons le très beau livre collectif, fruit d'un colloque, publié il y a quelques mois par les presses de l'Université Laval sous la direction de David Koussens, Guy Bucumi, Brigitte Basdevant-Gaudemet.
Cet ouvrage passionnant est consacré au "paradoxe évangélique", et se présente comme une contribution à un projet de sociologie internormative et sociohistorique de la laïcité analysant la pluralité des discours sur le religieux et sur la laïcité, ainsi que leurs médiations juridiques, et plus largement sociétales.
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Fin du franco-judaïsme? Lire Martine Cohen
La France sans les Juifs ? C'est le titre de l'essai percutant et argumenté du sociologue Danny Trom, que nous avions invité en février 2020 en séminaire interne du GSRL (lorsque j'en étais directeur).
Martine Cohen, du GSRL, dans un beau livre récemment paru, brosse à son tour une analyse sans concessions des recompositions difficiles du judaïsme dans la France d'après-guerre, jusqu'au XXIe siècle.
Mais tout en n'évacuant pas le débat sur le nouvel antisémitisme, ses conclusions tirent moins vers l'hypothèse d'une lente disparition de la minorité juive, et davantage du côté du scénario d'un nouveau franco-judaïsme sur les ruines de l'ancien.
Plus communautaire, plus solidaire.
Une thèse très stimulante, fruit de son HDR (dont j'avais eu le plaisir d'assister à la soutenance), à lire aux Presses Universitaires de Rennes.
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Religion, laïcité,le regard "irremplaçable" du juriste
Professeur émérite de droit public à l' l’Université de Paris-Créteil, brillant spécialiste des questions de droit des religions, Patrice Rolland (1946-2022) s'en est allé.
J'ai déjà eu l'occasion rendre hommage à cet homme remarquable ici (lien), et via un texte d'hommage collectif (lien), publié par mon laboratoire GSRL.
Patrice était en effet ce collègue d'exception qui, "au cours des deux dernières décennies, .. a apporté, aux débats du GSRL, sa grande capacité d’écoute, sa culture juridique exceptionnelle, sa rigueur dans la définition des termes et notions, son sens de la répartie et son goût de l’argumentation. Dans la réflexion collective, son apport a démontré à quel point le regard du juriste est irremplaçable pour éclairer les analyses en sciences sociales sur le religieux et la laïcité".
Il nous laisse de très nombreux travaux sur Droit et Religion, qui contribueront longtemps à enrichir nos réflexions, consultables notamment sur sa page GSRL (qui sera mise à jour). Lien.
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A ne pas manquer : Le voir pour le croire (aux ed. Magellan)
L’exposition photographique « Pluralités du croire », réalisée il y a quelques années par des enseignants-chercheurs du CNRS, avait visé à mieux faire connaître les activités du laboratoire dédié et à réfléchir collectivement sur ce que pouvait signifier la visibilisation du fait religieux et de la laïcité dans nos sociétés contemporaines. Ce fut un succès !
Les clichés retrouvés montraient une originalité esthétique et scientifique. Ce livre reprend à l’identique le déroulement narratif de l’exposition. Il a été simplement enrichi de nouvelles contributions venant prouver la vitalité de ces recherches partout à travers le monde, et l’intérêt qui ne se dément pas pour les questions religieuses appréhendées dans ses lieux consacrés comme dans l’espace public.
Un magnifique volume à découvrir, dirigé par Thierry Zarcone et Pascal Bourdeaux, du GSRL
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France: l'Etat n'est pas le DRH des religions
Depuis l'abolition du Concordat et des articles organiques en 1905 sur le territoire national métropolitain (Alsace, Moselle et Outre-mer exclus), l'Etat ne se mêle pas, en principe, des affaires intérieures des cultes.
De fait, espionner les prédications pour sanctionner/révoquer un religieux pour un enseignement ou un prêche ne fait pas partie de ses prérogatives. Exception faite, naturellement, des cas, très rares – et très graves –, où un appel à la violence est lancé. Et pourtant. Une ligne rouge a été franchie cet été 2021. Bévue, excès de zèle d'un ministre soucieux de faire passer Marine Le Pen pour « molle » ? Ou top départ d'une guerre d'usure à l'encontre de tous les religieux qui s'éloigneront du catéchisme républicain du jour ?
Dans ce dernier scénario, que les musulmanes et musulmans de France sachent qu'ils ne sont pas seuls. Et qu'ils ne vont pas, sans réaction, servir de cobayes à des expérimentations liberticides destinées, demain, à se banaliser.Lire la suite de cette tribune engagée ici (merci à SaphirNews)
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Antisémitisme, discours de haine, GARDER LE SENS DES PROPORTIONS
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Antisémitisme en France, état d'alerte
Les éditions Excelsis viennent de publier sous la direction d'Etienne Lhermenault, directeur de l'IBN de Nogent, les actes d'un beau colloque théologique sur l'antisémitisme organisé en 2018 par le CNEF; on m'avait demandé d'en faire une introduction sociohistorique pour la France.
D'où une contribution finalement assez copieuse (49 pages), qui met notamment en perspective les chiffres 2019 du Ministère de l'intérieur, quant aux atteintes antichrétiennes, antijuives, antimusulmanes.
Selon ces données, une juive ou un juif a 46 fois plus de risques, France, d'être victime d'une atteinte antireligieuse qu'une chrétienne ou un chrétien Et il a 40 fois plus de risques d'être victime d'une atteinte qu'une musulmane ou un musulman.
C'est énorme, et cela s'explique (notamment) par la montée d'un nouvel antisémitisme qu'aucun discours de déni ne peut faire disparaître.
Lien vers l'éditeur (Excelsis)
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Michel Houellebecq et la religion
Quelles relations entre l'écrivain français Michel Houellebecq et la religion ?
Lors de l'année 2018-2019, j'ai eu l'occasion de consacrer un cycle de cours à l'AUAN à cette question.
Un support complémentaire d'illustrations Powerpoint a accompagné ces quelques axes de réflexion, en croisant regard sur les romans de Houellebecq, sciences sociales, et contexte des mutations de la religion et de la laïcité.
A la demande d'un étudiant rencontré la semaine dernière (je le remercie), je (re)propose ici le lien vers l'ensemble des diaporamas en question.
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La religion dans la France contemporaine (Portier / Willaime)
"Alors que l’on croyait en avoir fini avec le fait religieux sous la poussée d’une modernité occidentale qui semblait en avoir fortement réduit l’impact social, la religion occupe à nouveau une place centrale dans l’actualité française. Au coeur de discussions et polémiques, elle figure également à l’agenda politique, les autorités publiques cherchant à redéfinir aussi bien les conditions d’exercice de la liberté religieuse et ses limites que le point d’équilibre à trouver pour garantir la neutralité religieuse de l’État dans la société. Dans ce contexte, les diverses religions relisent leurs traditions et l’actualisent, suscitant des réactions diverses en leur sein. Cet ouvrage présente les données les plus actuelles sur les reconfigurations contemporaines du religieux en France" (lire la suite ici)
Un ouvrage de synthèse majeur et indispensable, écrit par deux grands maîtres en la matière!
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Evangéliques et loi sur le séparatisme: une mise en perspective
Après une séquence marquée par plusieurs approximations / erreurs, de la part de ministres du gouvernement, au sujet des protestants évangéliques en France, voici des éléments de recadrage.
Et un plaidoyer pour une meilleure formation de nos élus -porteurs d'une parole publique de poids- à la fois à la LAICITE, et aux RELIGIONS qui composent notre pays
Je remercie Paul Sugy de m'avoir proposé d'écrire cette tribune pour le Figaro.
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10 ans du CNEF: une inspiration pour la structuration de l'islam français?
Demain 15 décembre 2020, le Conseil National des Evangéliques de France (CNEF) fêtera ses dix ans d'existence.
Par rapport à la Fédération Protestante, l'autre grand réseau fédératif des protestants, c'est un petit nouveau.
Le CNEF n'a pas, pour l'heure, l'armature institutionnelle de son aînée. Et ses bases restent fragiles. Mais la dynamique enclenchée s'est révélée fructueuse au fil de la décennie 2010. Il rassemble aujourd'hui environ 60% du total protestant évangélique français (ce qui représente autour de 600.000 fidèles, sur un total d'environ un million), et a gagné sa crédibilité auprès des pouvoirs publics.
Entre la mise en place de Centres de Formation Régionaux d'Implanteurs (CFRI), la mise à disposition d'outils juridiques très pédagogiques sur le cadre des libertés dans la France laïque, le déploiement progressif d'antennes départementales, l'organisation de pastorales, la création d'un service pastoral CNEF auprès des parlementaires, sans compter des initiatives d'évangélisation marquantes ("Bouge Ta France" en 2017, pour les 500 ans de la Réforme), les indicateurs ne manquent pas pour conclure sur une décennie de lancement prometteuse.
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Peut-on parler des religions à l'école ?
Isabelle Saint-Martin (EPHE-PSL) publie chez Albin Michel un ouvrage plus que jamais d'actualité !
Il aidera à décrypter le débat actuel sur éducation et laïcité. Intitulé Peut-on parler des religions à l'école ?, ce livre important pose les questions relatives à l'enseignement des faits religieux à l'école de la République, et propose pour cela une approche originale par l'Histoire de l'Art, spécialité de l'auteure.
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(Re)découvrir l'Institut Européen en Sciences des Religions
L’Institut européen en sciences des religions propose un large éventail de formations en sciences des religions : Des formations diplômantes avec le Parcours Religions et laïcité dans la vie professionnelle et associative du Master Science des religions et société (SRS) de l'université PSL co-accrédité par l'EPHE et l'EHESS, le DU République & religions organisé avec l'Université Paris-Saclay (Faculté Jean Monnet) et le DE Études islamiques de l'EPHE. Des cycles de cours du soir, ouverts à tous les publics L'organisation de stages de formation continue "clés en main" (INSPE, administrations, entreprises, associations...), Des séminaires de réflexion pédagogique...
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Tempête sur la laïcité: lire Philippe Gaudin
Questionner la laïcité revient à demander à la France de s’allonger sur le divan. L’histoire de cette notion croise celle de l’identité française, formidable écheveau de mythes et de passions sans cesse ravivées. La loi de séparation des Églises et de l’État, en 1905, passait pour avoir mis un terme à la guerre entre catholiques et laïcs et clos un cycle millénaire de relations conflictuelles entre le politique et le religieux. Mais nous vivons désormais dans un autre monde et deux camps s’opposent aujourd’hui : ceux qui réduisent la laïcité à un rempart contre le communautarisme; ceux qui jugent ce principe liberticide et hostile à l’islam. Pour sortir de cette situation, il faut mettre à distance toute querelle idéologique et inventer un autre mode de pensée et d’action.
Une contribution stimulante de Philippe Gaudin, directeur de l'Institut Européen en Sciences des Religions (IESR).
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Visites virtuelles à l'Institut des Cultures d'Islam
En ce temps de confinement qui se prolonge, de nombreux musées et lieux de mémoire ont organisé des visites virtuelles. C'est par exemple le cas de l'Institut des Cultures d'Islam, qui propose une visite virtuelle de l'exposition "Croyances : faire et défaire l’invisible" (en place du 12 mars au 265 juillet 2020).
Un petit livret jeu en PDF, perfectible, mais qui a le mérite de penser aux enfants, est par ailleurs proposé en PDF, pour capter l'attention des plus jeunes (lien).
Un site agréable et plein de ressources. Lien.
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"Les minorités religieuses", présentation au séminaire interne GSRL
Superbe séance aujourd'hui au séminaire interne du GSRL sur l'ouvrage Les minorités religieuses en France, présenté par Anne-Laure Zwilling et Joëlle Allouche-Benayoun. Un grand merci à elles!
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Evangélisation et prosélytisme (Réforme)
Evangélisation? Prosélytisme? Sociologiquement, l'évangélisation, c'est le prosélytisme en cadre chrétien, tout comme l'islamisation est le prosélytisme en cadre musulman. Le terme de "prosélytisme", en soi, n'est donc pas péjoratif.
Mais dans le langage courant, il est devenu de plus en plus habituel d'opposer évangélisation (supposée respecter la liberté des autres) et prosélytisme (qui serait fondé sur la pression). Autour de ce débat, à noter un très bon numéro de l'hebdomadaire protestant Réforme, dossier consacré à "la frontière fragile" entre évangélisation et prosélytisme.
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Affaire Mila et enjeu de blasphémer (Le Monde des religions)
Depuis ses propos contre l'islam tenus en live sur Instagram, la jeune Mila est en proie aux insultes et menaces de mort. L'affaire ravive le débat autour du blasphème. Décryptage avec la spécialiste Anastasia Colosimo.
Doctorante en théorie politique et enseignante en théologie politique à Sciences Po Paris, Anastasia Colosimo a consacré sa thèse à l'histoire du blasphème, qu'elle a synthétisée dans son ouvrage Les Bûchers de la liberté (Stock, 2016).
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Table ronde exceptionnelle GSRL le 23 janvier 2020 (dernier rappel)
Lien vers la page de "La sécularisation en question" (Classiques Garnier, 2019, 746 pages)
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La sécularisation en question: ouvrage exceptionnel (20 ans du GSRL)
Depuis 1995, le laboratoire Groupe Sociétés Religions Laïcités (CNRS / EPHE-PSL) n'a cessé d'étudier les religions et les laïcités, contribuant au fil des années à enrichir nos connaissances grâce à l'aide des sciences sociales.
A l'occasion de ses 20 ans, un grand colloque international avait permis de faire le point sur ces questions.
Sous la direction de Jean Baubérot, Jean-Paul Willaime et Philippe Portier, anciens directeurs du GSRL, un ouvrage somptueux publié en décembre 2019 aux éditions Classiques Garnier nous restitue aujourd'hui le fruit de ces réflexions.
En 746 pages, 47 contributions et 54 auteurs nous font découvrir un panorama exceptionnel, croisant disciplines, terrains, méthodologies, aires culturelles au service d'une seule exigence: analyser et faire comprendre les "religions et laïcités au prisme des sciences sociales".Un "must"!
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Ne pas manquer: table ronde exceptionnelle le 23 janvier 2020 (GSRL)
Pour celles et ceux qui peuvent s'y rendre, il n'y a pas à hésiter !
Une table ronde exceptionnelle nous attend le 23 janvier 2020 à 15H au Campus Condorcet, à l'invitation du GSRL (cliquer ci-dessous), autour d'un volume somptueux réalisé à l'occasion des 20 ans du laboratoire, sous la direction de Jean Baubérot, Jean-Paul Willaime et Philippe Portier.
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Evénement parution du volume des 20 ans du GSRL
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Discrimination religieuse dans les entreprises
La perception sociale dominante, en France, est souvent celle d'un religieux qui empiète sur les libertés des autres. Mais il existe aussi l'inverse: des croyants, qui se perçoivent comme discriminés parce croyant, notamment dans leur lieu de travail.
Un baromètre de l'Institut Montaigne, dépouillé et commenté par l'hebdomadaire Réforme le 14 novembre dernier, fait le point.
La discrimination dont seraient victimes les croyants sur leur lieu de travail persiste, selon le baromètre 2019 de l’Institut Montaigne sur la “religion au travail”.
Lionel Honoré, professeur des universités et directeur de l’Observatoire du Fait religieux en entreprise de l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de Brest est formel : il y a un avant et un après le Bataclan. "Le seuil de tolérance des minorités religieuses en entreprise a baissé depuis la vague d’attentats qui a ébranlé le pays", résume-t-il (lire la suite ici).
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Peut-on parler des religions à l'école ?
En 2002, le rapport Debray affirmait l’importance de reconnaître et d’enseigner le fait religieux. Pourtant, plus de quinze ans après, alors que la question a resurgi avec les attentats de 2015, le sujet revient à échéance régulière dans les discours politiques et l’on s’affronte encore sur les manières de s’y prendre ou sur le risque d’une atteinte à la laïcité.
Au-delà de la chronique du débat sur l’enseignement des faits religieux, le bel ouvrage d'Isabelle Saint-Martin (directrice d'études à l'EPHE) propose une lecture distanciée des résistances et des difficultés mais aussi des avancées réalisées au fil des réformes successives des programmes.
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Marianne, Julien, Fatima et son enfant
Le dégré d'hystérie collective ambiante en France autour du foulard dit "islamique" ne permet pas d'être audible. Près de deux semaines après l'incident qui a perturbé une séance du conseil régional de Bourgogne / Franche-Comté, le 11 octobre 2019 dernier, la fièvre n'est pas retombée.
Rappelons les faits : en séance, Julien Odoul, un conseiller général du Rassemblement National (parti d'extrême droite) a publiquement humilié une mère, Fatima E., et fait pleurer un enfant, en demandant à ce que le foulard couvrant la tête de cette mère en visite civique au conseil régional soit enlevé. Soit-disant au nom de la laïcité (sic).
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La loi de 1905 n'aura pas lieu (Baubérot)
La loi du 9 décembre 1905, séparant les Eglises et l'Etat, constitue le cœur de la laïcité en France. Pourtant relativement peu d'ouvrages ont été consacrés à cet événement historique.
Dans ce premier tome L'impossible loi de liberté (1902-1905), Jean Baubérot (avec la collaboration de Dorra Mameri-Chaambi) démontre qu’un conflit interne à la gauche républicaine elle-même s’est avéré décisif et que, fait non pris en compte jusqu’à présent, la libre-pensée elle-même a désavoué le projet de loi déposé par Combes, contribuant ainsi à sa chute. Il montre également le rôle joué dans les débats par nombre de personnalités de cette époque, dont Marcel Proust. Enfin, dans la lignée du grand ouvrage collectif L’histoire mondiale de la France paru en 2017 (sous la direction de Patrick Boucheron), l’auteur prouve qu’une vision franco-française de la loi de 1905 ne peut l’expliquer : des modèles étrangers (Mexique, Etats-Unis, Canada, Suisse,…) ont inspiré les auteurs de la loi et la situation internationale, fortement marquée par la guerre russo-japonaise et la crainte de son expansion , a joué un rôle. Lire la suite ici (lien)