Entre le XVIe et le XVIIIe siècle, la liberté de conscience a été conçue, d’abord en latin et dans une poignée de langues européennes, comme une possibilité de croire, de changer de croyance ou de ne pas en avoir. Elle a ainsi reçu une acception distincte de celle de la liberté religieuse ou de la liberté de religion. Lors de son inscription dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, adoptée sans vote négatif par l’assemblée générale des Nations Unies en décembre 1948, ce droit individuel a néanmoins suscité des réserves ou oppositions qui ont empêché sa déclinaison constitutionnelle par plusieurs États-membres. Une génération plus tard, la contestation de la liberté de conscience s’est trouvée renforcée au nom de la reconnaissance de sensibilités culturelles différenciées, au nom d’une lutte contre l’apostasie – parfois associé au blasphème ou à l’insulte contre certaines religions -, ou au nom de la défense de l’unité d’un corps. L’enquête historique conduite dans cet ouvrage s’inscrit dans le temps long des sociétés humaines. Établie sur des sources linguistiques diverses, elle vise à saisir l’émergence d’une notion au sein de communautés spécifiques, du Bassin méditerranéen à la Chine et à l’Amérique du Nord, à comprendre les motifs d’adhésion et de rejet formulés par plusieurs centaines d’auteurs, à déterminer les modalités d’expansion de cette liberté, de sa traduction dans des langues qui n’en avaient pas dessiné les contours, ainsi qu’à appréhender les ressorts des remises en question contemporaines.
Un livre important à découvrir, signé Dominique Avon, directeur d'études à l'EPHE et membre du GSRL



Sur fond de crise sociale et de grandes manoeuvres dans le monde de la recherche en sciences humaines en raison des débats autour du projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR), ce début d'année 2020 n'est pas simple. 





Quelle rentrée ! Avec trois défis au menu. D'abord, la gestion du déménagement du laboratoire GSRL (50 statutaires, périmètre de 280 chercheuses et chercheurs en comptant les doctorants) d'IVry-sur-Seine au Campus Condorcet, magnifique espace de recherche que nous inaugurons (avant que les travaux soient tout à fait finis...).
Le laboratoire
Le mois dernier, le laboratoire GSRL (UMR 8582) s’est retrouvé selon son habiture à Ivry-sur-Seine pour son cinquième séminaire interne mensuel de l’année 2019, autour du livre de M-E. Chessel, A. Grelon, N. Bremond d’Ars,
En Haïti, l’État est faible, instable. Les Organisations Non Gouvernementales internationales, riches et puissantes, donnent l’impression de gouverner à sa place au mépris des initiatives locales. Les désastres naturels, parce qu’ils nécessitent dans l’urgence l’intervention de l’aide extérieure, amplifient encore cette situation. Après le passage de l’ouragan Matthew qui a ravagé le sud du pays en 2016, la colère des Haïtiens contre la toute-puissance des ONG est montée d’un cran. Ils veulent être considérés comme des acteurs de leur société et non pas comme des victimes. (...)

La Cité des Humanités et des Sciences Sociales, dit "
Le GSRL (UMR 8582) s’est retrouvé à Ivry-sur-Seine, le mois dernier, pour un quatrième séminaire interne particulièrement marquant, car, couplé cette fois-ci avec un atelier théorique, ce qui a donné l’occasion d’un format adapté et rallongé, avec deux orateurs principaux et un temps plus substantiel donné à l’échange. Le thème central du jour était Modernité, modernités multiples, ultramodernités.
Actualité scientifique très chargée en cette séquence mai-juin 2019, avec pour point d'orgue une assemblée générale du GSRL marquée par les adieux à nos locaux d'Ivry-sur-Seine, et de nombreuses présentations stimulantes.
Voici un ouvrage majeur et un panorama unique sur l'itinéraire de Jean-Paul Willaime, sociologue des religions, longtemps directeur d'études à l'EPHE en "Histoire et sociologie des protestantismes" et ancien directeur du laboratoire
Lorsqu’un événement survient dans le quotidien de l’histoire, il bouscule l’ordre des choses. Pendant un temps, le monde semble vaciller. La société fait face à une possible rupture, puis finit par trouver un nouvel équilibre. 

Françoise Lautman s'en est allée, et ses collègues, dont je suis, ont le coeur lourd. Elle a été une des figures fondatrices du laboratoire Groupe Sociétés Religions Laïcités (GSRL). Elle avait dirigé le GSR, dans sa transition vers ce qui allait devenir le GSRL, de 1991 à 1994. Ethnologue et sociologue des religions, directrice de recherches au CNRS, elle impressionnait par sa vivacité intellectuelle, et nous éclairait par ses éclats de rire.
Au menu de cette séquence mars-avril 2019 bien remplie, quelques cours (Aix-en-Provence, IESR à Paris, AUAN à Neuilly), la participation à l'animation de la vie scientifique du plus beau des labos (le GSRL bien-sûr), les élections du nouveau conseil de laboratoire, et les séances toujours très stimulantes de l'Observatoire International du Religieux (GSRL/CERI).
Le 14 février dernier, le laboratoire GSRL s'est réuni en séminaire interne avec Nicolas Meylan (médiéviste, Université de Lausanne), autour du thème: «Classifier les religions, classifier le monde. Le cas du Game of Throne de George Martin». Son exposé a été suivi par celui de Renaud Rochette (responsable formation/recherche, EPHE-IESR), sur le thème: «Étudier le religieux fictif : approches et problèmes».
Le passage du religieux au spirituel est-il la marque de ce XXIe siècle? La religion, avec ses corpus dogmatiques et ses clergés, céderait du terrain devant des pratiques spirituelles moins régulées, réputées plus “libres”. L’anthropologie religieuse de l’Europe semble attester d’une soif de spiritualité “hors pistes” (cf. Yves Lambert). Mais on manque de postes d’observation pour évaluer ces dynamiques.