Ce blog n'est pas le lieu où trouver des analyses scientifiques approfondies, que l'on trouvera dans les publications académiques. C'est pourquoi je ne reviens que brièvement ici sur une objection classique faite à la comptabilisation, sous une même ombrelle "EVANGELIQUES", des traditions évangéliques piétistes (accent bibliciste sur la "saine doctrine") et des traditions pentecôtistes/charismatiques (accent sur l'efficacité du Saint-Esprit). Il me paraît tout à fait légitime de choisir de dissocier, dans le décompte, les premiers (environ 200 millions) des seconds (environ 430 millions).
Cependant, il me semble que ce qui les rapproche est plus important que ce qui les sépare. De la même manière qu'en islam on compte les Hanbalites, les Hanéfites, les Malékites et les Chaféites parmi la même famille sunnite (alors que ces traditions sont très différentes aussi), je crois que piétistes et pentecôtistes relèvent de la même matrice évangélique. Ce périmètre, c'est celui d'un christianisme fondé sur le principe de l'association de convertis, professant, structuré autour de prédicateurs mariés, tourné vers l'évangélisation, et valorisant l'action surnaturelle de Dieu. Par ailleurs, plusieurs grands réseaux évangéliques, dont l'Alliance Evangélique Mondiale, rassemblent les deux familles (piétiste et pentecôtiste). C'est aussi le cas en France, avec le CNEF.
De même, plus largement, autant les chiites et les sunnites sont extrêmement différents, autant il ne viendrait à l'idée de personne de ne pas les comptabiliser au sein de l'islam. Ce qui vaut aussi pour évangéliques et luthéro-réformés, qui se rattachent les uns et les autres au protestantisme.