La France sans les Juifs ? C'est le titre de l'essai percutant et argumenté du sociologue Danny Trom, que nous avions invité en février 2020 en séminaire interne du GSRL (lorsque j'en étais directeur).
Martine Cohen, du GSRL, dans un beau livre récemment paru, brosse à son tour une analyse sans concessions des recompositions difficiles du judaïsme dans la France d'après-guerre, jusqu'au XXIe siècle.
Mais tout en n'évacuant pas le débat sur le nouvel antisémitisme, ses conclusions tirent moins vers l'hypothèse d'une lente disparition de la minorité juive, et davantage du côté du scénario d'un nouveau franco-judaïsme sur les ruines de l'ancien.
Plus communautaire, plus solidaire.
Une thèse très stimulante, fruit de son HDR (dont j'avais eu le plaisir d'assister à la soutenance), à lire aux Presses Universitaires de Rennes.




De 1940 à 1944, quelques centaines de juifs sont venus s’installer ou séjourner dans les Cévennes, entre Gard et Lozère. Vallées et montagnes les ont presque tous sauvés, malgré les rafles, la gendarmerie puis les troupes et polices d’occupation. Juifs français et étrangers, antinazis allemands, enfants isolés et familles entières ont trouvé ici l’asile et le salut. Ils le doivent à une géographie tourmentée et à la culture historique de la population cévenole : les descendants des Camisards, habitués à tenir tête à l’État oppressif, ont ouvert aux juifs les portes de leur pays de schiste, de Bible et de mémoire.
Spécialiste des courants d'extrême droite et de leurs liens avec les phénomènes religieux, 

Homme de contrastes, de passions, de polémiques, d'âpres emportements parfois, l'intellectuel Claude Lanzmann était tout cela. Mais quand la poussière sera retombée sur le long sillage de ce riche destin français singulier, l'oeuvre majeure qu'il nous laisse restera: le film-témoignage 



La prochaine séance du séminaire du
Alors qu'un ex satrape socialiste français s'est distingué dernièrement en retweetant une caricature odieusement antisémite pour dénoncer le président français Emmanuel Macron, la banalisation de l'antisémitisme, y compris dans certains milieux universitaires, est une réalité dont on ne peut s'accommoder. 

Compter c'est important. Il y a quelques jours, le Ministère de l'Intérieur a communiqué sur les chiffres d'actes anti-musulmans, antisémites et déprédations contre des lieux de culte ou cimetières chrétiens.
En matière quantitative (en-dehors de toute réaction épidermique), l'antisémitisme en France suscite objectivement le plus d'actes délictueux en proportion de la population concernée (ni les musulmans, ni les chrétiens ne sont autant touchés, respectivement par l'islamophobie et la christianophobie).
Le nouveau double attentat jihadiste meurtrier qui a frappé ce week-end le Danemark n'est pas qu'une "reprise sismique" des attentats parisiens des 7-9 janvier 2015.


Le landerneau politique français marcherait-il décidément sur la tête?
