République, Laïcité, communautés - Page 2
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Antisémitisme, discours de haine, GARDER LE SENS DES PROPORTIONS
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Antisémitisme en France, état d'alerte
Les éditions Excelsis viennent de publier sous la direction d'Etienne Lhermenault, directeur de l'IBN de Nogent, les actes d'un beau colloque théologique sur l'antisémitisme organisé en 2018 par le CNEF; on m'avait demandé d'en faire une introduction sociohistorique pour la France.
D'où une contribution finalement assez copieuse (49 pages), qui met notamment en perspective les chiffres 2019 du Ministère de l'intérieur, quant aux atteintes antichrétiennes, antijuives, antimusulmanes.
Selon ces données, une juive ou un juif a 46 fois plus de risques, France, d'être victime d'une atteinte antireligieuse qu'une chrétienne ou un chrétien Et il a 40 fois plus de risques d'être victime d'une atteinte qu'une musulmane ou un musulman.
C'est énorme, et cela s'explique (notamment) par la montée d'un nouvel antisémitisme qu'aucun discours de déni ne peut faire disparaître.
Lien vers l'éditeur (Excelsis)
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Histoire des baptistes en France en 180 diapositives
Suite à de nombreuses demandes, je centralise ici deux diaporamas pédagogiques de 90 diapos chacun, réalisés par votre serviteur.
-Un diaporama historique (1810-1950) en PDF (fichier complet) ou en jpg
-Un diaporama thématique (1810-1950) en PDF (ficihier complet) ou en jpg (à télécharger diapo par diapo)
180 diapos en accès libre et gratuit, pour donner un aperçu des recherches entreprises et des sources. Vive le partage!
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Michel Houellebecq et la religion
Quelles relations entre l'écrivain français Michel Houellebecq et la religion ?
Lors de l'année 2018-2019, j'ai eu l'occasion de consacrer un cycle de cours à l'AUAN à cette question.
Un support complémentaire d'illustrations Powerpoint a accompagné ces quelques axes de réflexion, en croisant regard sur les romans de Houellebecq, sciences sociales, et contexte des mutations de la religion et de la laïcité.
A la demande d'un étudiant rencontré la semaine dernière (je le remercie), je (re)propose ici le lien vers l'ensemble des diaporamas en question.
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Les protestants et la vie politique française (André Encrevé)
"De 1789 à nos jours, en passant par le bref gouvernement dirigé par William Waddington en 1879 et composé pour moitié de ministres protestants ou le gouvernement de Pierre Mauroy en 1981, qui comprenait cinq ministres et trois secrétaires d’État protestants, André Encrevé éclaire minutieusement les choix faits par ces hommes ou ces femmes, lors de périodes et d’événements décisifs : Révolution française, Premier Empire, monarchie de Juillet, Second Empire, Commune de Paris, affaire Dreyfus, séparation des Églises et de l’État, Seconde Guerre mondiale, Guerre d’Algérie…"
Un livre passionnant, remarquablement documenté, une somme de référence rédigée avec tout l'art et la maturité d'un des plus grands historiens du protestantisme français.
Bravo et merci au Professeur André Encrevé !
Lire la suite de la présentation du livre sur le site de l'éditeur, CNRS éditions
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Luis Palau (1934-2021) et la France
Le monde protestant évangélique a perdu une de ses figures phares, avec la disparition du prédicateur latino Luis Palau, qui a tiré sa révérence le 11 mars à l'âge de 86 ans.
Lire la suite sur le Fil-info Francophonie de RegardsProtestants
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La religion dans la France contemporaine (Portier / Willaime)
"Alors que l’on croyait en avoir fini avec le fait religieux sous la poussée d’une modernité occidentale qui semblait en avoir fortement réduit l’impact social, la religion occupe à nouveau une place centrale dans l’actualité française. Au coeur de discussions et polémiques, elle figure également à l’agenda politique, les autorités publiques cherchant à redéfinir aussi bien les conditions d’exercice de la liberté religieuse et ses limites que le point d’équilibre à trouver pour garantir la neutralité religieuse de l’État dans la société. Dans ce contexte, les diverses religions relisent leurs traditions et l’actualisent, suscitant des réactions diverses en leur sein. Cet ouvrage présente les données les plus actuelles sur les reconfigurations contemporaines du religieux en France" (lire la suite ici)
Un ouvrage de synthèse majeur et indispensable, écrit par deux grands maîtres en la matière!
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Evangéliques et loi sur le séparatisme: une mise en perspective
Après une séquence marquée par plusieurs approximations / erreurs, de la part de ministres du gouvernement, au sujet des protestants évangéliques en France, voici des éléments de recadrage.
Et un plaidoyer pour une meilleure formation de nos élus -porteurs d'une parole publique de poids- à la fois à la LAICITE, et aux RELIGIONS qui composent notre pays
Je remercie Paul Sugy de m'avoir proposé d'écrire cette tribune pour le Figaro.
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10 ans du CNEF: une inspiration pour la structuration de l'islam français?
Demain 15 décembre 2020, le Conseil National des Evangéliques de France (CNEF) fêtera ses dix ans d'existence.
Par rapport à la Fédération Protestante, l'autre grand réseau fédératif des protestants, c'est un petit nouveau.
Le CNEF n'a pas, pour l'heure, l'armature institutionnelle de son aînée. Et ses bases restent fragiles. Mais la dynamique enclenchée s'est révélée fructueuse au fil de la décennie 2010. Il rassemble aujourd'hui environ 60% du total protestant évangélique français (ce qui représente autour de 600.000 fidèles, sur un total d'environ un million), et a gagné sa crédibilité auprès des pouvoirs publics.
Entre la mise en place de Centres de Formation Régionaux d'Implanteurs (CFRI), la mise à disposition d'outils juridiques très pédagogiques sur le cadre des libertés dans la France laïque, le déploiement progressif d'antennes départementales, l'organisation de pastorales, la création d'un service pastoral CNEF auprès des parlementaires, sans compter des initiatives d'évangélisation marquantes ("Bouge Ta France" en 2017, pour les 500 ans de la Réforme), les indicateurs ne manquent pas pour conclure sur une décennie de lancement prometteuse.
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Les réseaux du protestantisme évangélique de France (visuel)
Grâce à la remarquable synthèse publiée sous la direction d'Anne-Laure Zwilling aux éditions Bayard (lien), on connaît mieux le poids et les réseaux des minorités religieuses en France.
Mais il reste bien des questions, et beaucoup portent sur les réseaux du protestantisme évangélique, acteur religieux français en croissance. Pour apporter quelques éléments de réponse actualisés, voici ci-dessous une représentation visuelle de synthèse, fournie en V2 (après une correction faite grâce à Vincent Miéville, que je remercie).
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(Re)découvrir l'Institut Européen en Sciences des Religions
L’Institut européen en sciences des religions propose un large éventail de formations en sciences des religions : Des formations diplômantes avec le Parcours Religions et laïcité dans la vie professionnelle et associative du Master Science des religions et société (SRS) de l'université PSL co-accrédité par l'EPHE et l'EHESS, le DU République & religions organisé avec l'Université Paris-Saclay (Faculté Jean Monnet) et le DE Études islamiques de l'EPHE. Des cycles de cours du soir, ouverts à tous les publics L'organisation de stages de formation continue "clés en main" (INSPE, administrations, entreprises, associations...), Des séminaires de réflexion pédagogique...
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Cécile Rol-Tanguy (1919-2020)
Une grande figure de la Résistance s'est éteinte hier, 70 ans après le 8 Mai 1945, en la personne de Cécile Rol-Tanguy (1919-2020). Elle n'était pas qu'une "épouse de" (son mari, le résistant et colonel Rol-Tanguy). Ni une "fille de" (son père a disparu en déportation.
Militante précoce, dès avant-guerre, syndicaliste et communiste passionnée, elle témoigne d'une époque où l'utopie du communisme fut vécue, par certains, (presque) comme une religion séculière, comme nous l'apprennent de grands historiens comme Emilio Gentile, Michael Burleigh, Roger Griffin, voire François Furet.
Voir aussi Marc Angelot, "Le siècle des religions séculières" (lien).
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Tempête sur la laïcité: lire Philippe Gaudin
Questionner la laïcité revient à demander à la France de s’allonger sur le divan. L’histoire de cette notion croise celle de l’identité française, formidable écheveau de mythes et de passions sans cesse ravivées. La loi de séparation des Églises et de l’État, en 1905, passait pour avoir mis un terme à la guerre entre catholiques et laïcs et clos un cycle millénaire de relations conflictuelles entre le politique et le religieux. Mais nous vivons désormais dans un autre monde et deux camps s’opposent aujourd’hui : ceux qui réduisent la laïcité à un rempart contre le communautarisme; ceux qui jugent ce principe liberticide et hostile à l’islam. Pour sortir de cette situation, il faut mettre à distance toute querelle idéologique et inventer un autre mode de pensée et d’action.
Une contribution stimulante de Philippe Gaudin, directeur de l'Institut Européen en Sciences des Religions (IESR).
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Société civile en France: oecuménisme social évangéliques/catholiques
Dans la tradition politique française, la tentation de transformer l'Etat jacobin (centralisé) en Eglise n'a pas empêché à la société civile de jouer, en contrepoint, un rôle clef.
Ce poids de la société civile a été bien étudié par Pierre Rosanvallon dans Le Modèle politique français: La Société civile contre le jacobinisme de 1789 à nos jours, Le Seuil, 2004. Ce livre a été l'objet d'une traduction/adaptation en 2007 aux prestigieuses éditions Harvard University Press.
Le rôle local des associations religieuses en constitue un élément, repérable aujourd'hui au travers des solidarités qui se tissent dans le contexte de la lutte contre la pandémie du Covid19.
Un exemple en est donné à Saint-Germain-en-Laye. Un article publié aujourd'hui dans la presse locale y décrit une collaboration solidaire entre évangéliques (pentecôtistes) et catholiques (lien).
Un dossier parmi bien d'autres qui illustre un des "nouveaux territoires de l'oecuménisme" (lien) marqué, depuis quarante ans, par le rôle croissant, dans la société civile française, des passerelles évangéliques/catholiques.
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Réinventer l'école ? Dossier de la revue Sciences Humaines
"Bonheur d’apprendre, bonheur d’enseigner… Cette image idyllique de l’institution scolaire peut sembler trompeuse. Devant les difficultés qui assaillent l’école, nombreuses sont les voix à pointer plutôt l’ennui ou la démotivation des élèves, les violences scolaires, le stress et la fatigue des enseignants confrontés à des classes devenues parfois ingérables. Depuis trente ans, l’école de Jules Ferry est devenue un lieu de tensions. Autrefois sanctuaire, elle accueille en son sein toute la diversité sociale et culturelle de nos sociétés postmodernes. Elle doit composer, non sans mal, avec des problèmes sociaux auxquels elle n’était pas préparée.(...)
Face à ces mutations, certains enseignants ont décidé de changer leurs méthodes. Depuis une décennie en particulier, des innovations de grande ampleur se font jour (...). Le magazine Sciences Humaines a décidé d’enquêter sur ces nouvelles façons de faire école".
Un beau dossier à découvrir ici (lien).
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Victimes de l'esclavage, une stèle à Creil
Avant l'abolition de l'esclavage en 1848, les esclaves étaient considérés comme des « biens meubles », et ne portaient à ce titre pas de nom officiel.
A partir de l'abolition, les officiers de l'Etat civil ont donc eu la charge d'attribuer des patronymes aux esclaves affranchis. Le mémorial «Les noms de l'esclavage», créé par CM98, permet ainsi aux habitants d'origine antillaise de retrouver la trace des premiers aïeux qui ont porté leurs noms.
Avec l'aide de l'AAC, les familles creilloises et des environs ont ainsi pu rechercher le nom de leurs ancêtres et les inscrire sur la stèle inaugurée en 2015.
Une initiative rare et bienvenue (découverte au gré d'une promenade), pour une mémoire partagée.
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"Les minorités religieuses", présentation au séminaire interne GSRL
Superbe séance aujourd'hui au séminaire interne du GSRL sur l'ouvrage Les minorités religieuses en France, présenté par Anne-Laure Zwilling et Joëlle Allouche-Benayoun. Un grand merci à elles!
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Décoloniser les regards : le panache clairvoyant d'Aissa Maiga
Les évolutions de la société française face aux enjeux de diversité font couler beaucoup d'encre, et attirent les caméras.
Nous en avons vu un nouvel exemple hier soir, avec la cérémonie des Césars 2020, distribuant des récompenses pour le Cinéma français.
On notera, d'une part, la propension continue du milieu culturel subventionnné à protéger les siens à tout prix, même lorsque les accusations s'accumulent (cf. Polanski, mis à cause pour viol par douze femmes et récompensé du César 2020 de meilleur réalisateur).
Ce qui vient en écho à l'affaire Matzneff, écrivain pédophile militant très longtemps surprotégé bec et ongle par le milieu littéraire français (mais finalement lâché depuis quelques mois grâce au courageux livre-témoignage de Vanessa Springora).
On notera, d'autre part, le panache prophétique et clairvoyant d'Aïssa Maïga, actrice de talent et de conviction qui place le milieu du cinéma français face à ses responsabilités, dans un contexte marqué par des décennies de sous-représentation objective des noirs (et autres) sur les écrans.
Pour sourcer ces enjeux, on lira avec grand profit le livre collectif Noire n'est pas mon métier (2018).
Cet ouvrage n'est pas du prêchi-prêcha, mais un recueil éclairant et précis de seize témoignages vécus, de la part d'actrices noires confrontées, en France, à de multiples obstacles liées aux filtres racisés au travers desquels elles ont été regardées.
Loin de défendre une vision différentialiste de la société, ces actrices plaident au contraire pour que leur couleur de peau ne les range plus dans une catégorie stéréotypée (être noire n'est pas un métier!) ,et ne les marginalise plus par rapport à la diversité des rôles et des opportunités.
Un très grand livre pour en finir avec les mensonges de celles et ceux qui osent parler confortablement au nom de "l'universalisme", préemptant la République, tout en confisquant à leur seul profit les allées du pouvoir et des privilèges, que ce soit dans les domaines culturels, mais aussi religieux ou politiques.
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Bienvenue en France Asia Bibi
Asia Bibi, chrétienne incarcérée arbitrairement durant neuf ans au Pakistan dans des conditions terribles, pour une accusation mensongère de blasphème, est actuellement en France.
Depuis 2011, ce blog a suivi son histoire, jusqu'à sa libération et son asile au Canada (lien).
Avec une dignité exemplaire, elle a franchi tous les obstacles, appuyée par le soutien indéfectible d'Anne-Isabelle Tollet (Cf. photo ci-dessus).
Asia Bibi évoque aujourd'hui son souhait de s'installer dans l'hexagone et va rencontrer le président Macron.
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Usages staliniens de la Révolution numérique
Certains croient voir dans l'affaire Benjamin Griveaux (démissionnaire de la campagne pour la mairie de Paris) une "américanisation" de la vie politique française.
Erreur de perspective. Trump, aux Etats-Unis, est toujours au pouvoir, malgré un passif sexuel compromettant plus lourd que celui de Griveaux.
En France, on assiste au contraire au nouvel effet d'une influence russe post-soviétique très active sur les réseaux sociaux... et dans la rue (activisme radical anti-Macron), alliant:
1/ stalinisme new look (extrême-gauche sectaire)
2/ populisme ("anti-mondialisme" primaire et démagogie)
3/ outils de la Révolution numérique (réseaux sociaux d'internet en particulier)
La synthèse en anglais sur Ordre social et répression sous Staline, par David Shearer (Yale Univ Press, 2009), est à relire, notamment son chapitre "Cataloguer la population" (p.158 et suivantes).
Grace à des protocoles d'espionnage numérique et de collecte assez simples, ce catalogage est à la portée, aujourd'hui, de nombreux acteurs de déstabilisation.
Le melenchoniste mégalomane Juan Branco était déjà auteur de l'outing forcé de Gabriel Attal (lien).
On retrouve Branco aujourd'hui avec Pavlenski, divulgateur de la vidéo qui fit tomber Griveaux, qui affirme: "cela va donc continuer" (Spoutnik).
D'autres gêneurs politiques doivent ainsi s'attendre à subir le même déballage crapoteux (qui évoque la méthode russe du KOMPROMAT).
On discerne, au-delà de la menace lancée, une tendance. Celle d'un mariage monstrueux entre les promesses d'une libéralisation de la communication et de l'information, grâce à internet, et le catalogage généralisé d'une population à des fins de contrôle politique sectaire, éliminant tout gêneur grâce aux données privées stockées.
Ce que Staline, avec les moyens qu'il avait, a tenté durant des années.
Et ce que Xi JingPing, dans la Chine actuelle, pratique à l'échelle de plus d'un milliards d'habitants (lien).
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Affaire Mila et enjeu de blasphémer (Le Monde des religions)
Depuis ses propos contre l'islam tenus en live sur Instagram, la jeune Mila est en proie aux insultes et menaces de mort. L'affaire ravive le débat autour du blasphème. Décryptage avec la spécialiste Anastasia Colosimo.
Doctorante en théorie politique et enseignante en théologie politique à Sciences Po Paris, Anastasia Colosimo a consacré sa thèse à l'histoire du blasphème, qu'elle a synthétisée dans son ouvrage Les Bûchers de la liberté (Stock, 2016).
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The Refugee Crisis and Religion
Depuis plusieurs années, l'Europe est confrontée à une crise des réfugiés d'une ampleur sans précédent depuis la Seconde Guerre Mondiale.
Avec de multiples questions posées aux religions, aux sociétés séculières, aux individus et sociabilités d'accueil. L'originalité du livre important dirigé par Luca Mavelli et Erin K. Wilson, sorti fin 2016, est de combiner approches théoriques, scientifiques et regards de praticiens engagés.
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La controverse des religions politiques et séculières (RHPR)
Je ne saurais terminer cette année sans un coup de chapeau à la Revue d'Histoire et de Philosophie Religieuses (RHPR). Fondée en 1921, la Revue d’Histoire et de Philosophie religieuses publie quatre fois par an, en français, des articles scientifiques de haute tenue, couvrant l’ensemble des disciplines de la théologie protestante, et parfois au-delà.
Au menu, notamment, de la dernière livraison, un bel article de Paul Vazeux sur la controverse des religions politiques et séculières entre intellectuels français et allemands aux lendemains de la Seconde Guerre Mondiale.
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Les conflictualités créatives (chronique Réforme)
En septembre 2014, l'institut Al Mowafaqa à Rabat organisait un colloque pour notamment débattre des "conflictualités créatives".....
Titre repris pour ma dernière chronique publiée dans l'hebdomadaire Réforme de cette semaine (qui consacre par ailleurs un beau dossier aux évangéliques de la FPF).
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Discrimination religieuse dans les entreprises
La perception sociale dominante, en France, est souvent celle d'un religieux qui empiète sur les libertés des autres. Mais il existe aussi l'inverse: des croyants, qui se perçoivent comme discriminés parce croyant, notamment dans leur lieu de travail.
Un baromètre de l'Institut Montaigne, dépouillé et commenté par l'hebdomadaire Réforme le 14 novembre dernier, fait le point.
La discrimination dont seraient victimes les croyants sur leur lieu de travail persiste, selon le baromètre 2019 de l’Institut Montaigne sur la “religion au travail”.
Lionel Honoré, professeur des universités et directeur de l’Observatoire du Fait religieux en entreprise de l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de Brest est formel : il y a un avant et un après le Bataclan. "Le seuil de tolérance des minorités religieuses en entreprise a baissé depuis la vague d’attentats qui a ébranlé le pays", résume-t-il (lire la suite ici).
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French Populism & Discourses on Secularism
A la fin décembre 2018 sortait French Populism and Discourses on Secularism, par Per-Erik Nilsson.
Une enquête passionnante, appuyée notamment sur le dépouillement des textes publiés sur le site Riposte laïque, qui a été l'objet d'un Débat du CESOR le 15 octobre dernier, avec Philippe Portier et Rita Hermon-Belot.
Un livre aux éditions Bloomsbury.
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Marianne, Julien, Fatima et son enfant
Le dégré d'hystérie collective ambiante en France autour du foulard dit "islamique" ne permet pas d'être audible. Près de deux semaines après l'incident qui a perturbé une séance du conseil régional de Bourgogne / Franche-Comté, le 11 octobre 2019 dernier, la fièvre n'est pas retombée.
Rappelons les faits : en séance, Julien Odoul, un conseiller général du Rassemblement National (parti d'extrême droite) a publiquement humilié une mère, Fatima E., et fait pleurer un enfant, en demandant à ce que le foulard couvrant la tête de cette mère en visite civique au conseil régional soit enlevé. Soit-disant au nom de la laïcité (sic).
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La loi de 1905 n'aura pas lieu (Baubérot)
La loi du 9 décembre 1905, séparant les Eglises et l'Etat, constitue le cœur de la laïcité en France. Pourtant relativement peu d'ouvrages ont été consacrés à cet événement historique.
Dans ce premier tome L'impossible loi de liberté (1902-1905), Jean Baubérot (avec la collaboration de Dorra Mameri-Chaambi) démontre qu’un conflit interne à la gauche républicaine elle-même s’est avéré décisif et que, fait non pris en compte jusqu’à présent, la libre-pensée elle-même a désavoué le projet de loi déposé par Combes, contribuant ainsi à sa chute. Il montre également le rôle joué dans les débats par nombre de personnalités de cette époque, dont Marcel Proust. Enfin, dans la lignée du grand ouvrage collectif L’histoire mondiale de la France paru en 2017 (sous la direction de Patrick Boucheron), l’auteur prouve qu’une vision franco-française de la loi de 1905 ne peut l’expliquer : des modèles étrangers (Mexique, Etats-Unis, Canada, Suisse,…) ont inspiré les auteurs de la loi et la situation internationale, fortement marquée par la guerre russo-japonaise et la crainte de son expansion , a joué un rôle. Lire la suite ici (lien)
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France : transfert de compétences de la MIVILUDES
En France, le transfert annoncé de compétences de la MIVILUDES (mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires) au Ministère de l'intérieur inquiète certains milieux mal informés.
En réalité, c'est une bonne nouvelle pour la nécessaire lutte contre les dérives sectaires en France.
La MIVILUDES, de plus en plus décrédibilisée, souffrait en effet de sévères dysfonctionnements. Cette structure coûteuse et peu efficace s'appuyait, d'une part, sur une définition trop restrictive et trop laxiste des dérives sectaires (excluant de nombreux creusets idéologiques et religieux, notamment l'islam, une large part de l'Eglise catholique, et la militance politique radicale). D'autre part, elle s'était mis à dos, depuis 2005 (démission de Nathalie Luca) la quasi totalité du milieux des chercheurs, par un certain amateurisme opportuniste qui laissait craindre une politique approximative de la chasse aux sorcières, plutôt qu'une expertise républicaine maîtrisée et éclairée.
Doté d'une forte expérience de terrain, d'un pragmatisme lucide (moins d'idéologie, plus de données fiables) et d'un spectre d'intervention plus large, gageons que le Ministère de l'Intérieur (et des cultes) reprendra, avec plus d'efficacité et de justesse, le flambeau de la prévention et de la lutte nécessaire contre les dérives sectaires tous azimuts.
Des dérives toujours actuelles, dans tous les milieux, qui peuvent broyer les personnes, les familles, et conduire au pire: que la République soit vigilante est une bonne chose!
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Interreligieux : la conférence de la honte
En France, dans un palais parisien et devant les caméras, des responsables religieux, dont le Grand Rabbin de France, le président de la Fédération Protestante de France, et deux archevêques catholiques, ont cru bon de participer, le 17 septembre 2019, à une sinistre mascarade en compagnie du bourreau de Raif Badawi, blogueur martyr.
Ils ont involontairement légitimé, par leur présence, le sectarisme le plus meurtrier, incarné par le dignitaire wahhabite Mohammed Ben Abdul Karim Al-Issa, dont le palmarès ferait passer Poutine pour un saint.
Organisée par Ghaleb Bencheikh, président de la Fondation de l'Islam de France, la Conférence en question (quels financements?) a déroulé un festival d'hypocrisie, et affiche, évidemment, tous les poncifs d'une bonne volonté interreligieuse vidée ici de toute substance.
Paix ! Amour ! Fraternité !
Pendant que le bloggeur saoudien Raif Badawi, condamné à 1000 coups de fouets, continue depuis 7 ans de croupir dans sa geôle, la Ligue Islamique Mondiale, organisation wahhabite saoudienne, fait sa publicité en plein Paris, avec la participation de certains responsables religieux français.
Last but not least, la France continue à vendre des armes à un régime assassin et misogyne qui a fait découper vivant en morceaux, il y a quelques mois, en Turquie, un journaliste trop curieux.
Soutien à #EnsafHAIDAR