Quel que soit le résultat du second tour des Régionales, demain, la population française semble avoir tourné la page du messianisme national qui donnait au Politique la prétention de changer la vie.
Elu sur cette thématique en 2012 (cf son Discours du Bourget et "le changement, c'est maintenant"), François Hollande et consors se sont fracassés sur le réel: un chômage de masse aux effets dramatiques, une activité découragée par la paperasserie et les charges, une école républicaine vouée au nivellement par le bas (incurie de la réforme des programmes, fin des bourses au mérite, des internats d'excellence, etc...), un Etat obèse, paternaliste et très mal contrôlé, une liberté d'expression à géométrie variable, une classe politique pléthorique et dépassée par les enjeux (hormis certains élus locaux), et un record de prélèvements obligatoires (2e rang mondial, OCDE).
Le FN, parti xénophobe, démagogique et nocif aux valeurs de la République, n'est pas la solution. Mais la seule indignation morale ne sert plus à rien. Géraldine Dalmas-Moreynas l'a bien résumé dans Le Monde: "La France a tourné le dos à ses élites. Comment ne pas la comprendre?" (lien).
Post-Scriptum: en juillet 2012, un amendement proposait le contrôle des frais professionnels des députés (à l'enveloppe considérable). L'immense majorité de la gauche et de la droite parlementaire ont voté contre. Seuls 24 députés ont voté pour, dont les deux députés... du Front National, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard... (lien).