« Nous vivons, de toute l'histoire de l'humanité, la plus importante vague de migration des villages vers les villes. Cette migration se fait souvent vers des bidonvilles, qui gardent des liens très étroits avec les villages d'origine de leurs habitants. Ces lieux d'arrivée -- que j'appelle villes tremplins -- jouent un rôle déterminant dans l'avenir des pays d'accueil. J'en ai visité une vingtaine sur les cinq continents et j'ai constaté que ces lieux peuvent soit donner naissance à une nouvelle classe moyenne, soit se transformer en ghettos où règnent la pauvreté, le crime, la violence.»
C'est ainsi que le journaliste Doug Sanders présente son livre, intitulé Comment les migrants changent le monde (Seuil, 2012).
Une réflexion très stimulante qui a un triple mérite: restituer au migrant son rôle d'acteur, au-delà de l'encombrant statut de victime; oser un regard de synthèse, au-delà de la monographie myope; proposer des clefs de compréhension forgées après solide enquête de terrain (notion intéressante de "ville tremplin").