La cacophonie ambiante autour du 'burkini' s'est maintenant portée, en France, sur l'enjeu des plages publiques, ce qui est un cas différent de la 'journée Burkini' organisée, puis annulée sur pression, dans un espace privé (lien). Revenons brièvement (et une dernière fois) sur ce sujet, révélateur des tensions autour de laïcité et liberté en France, pour rappeler ceci:
Au-delà des réductions démagogiques parfois alarmantes (lien), le vrai débat se pose entre sociétés pluralistes qui laissent les femmes s'habiller librement sur les plages, et sociétés punitives qui leur dictent ce qu'elles doivent porter (que ce soit, en Arabie Saoudite, pour interdire le bikini, ou pour interdire ailleurs le 'burkini').
En ce sens, interdire le 'burkini' reviendrait en réalité à 'saoudiser' (sic) la France. A l'envers, certes, mais saoudiser quand même (société punitive), en interdisant autoritairement aux femmes de porter (ou ne pas porter) ce qu'elles veulent. Alors que ce qu'il faut plutôt souhaiter, c'est une extension des valeurs de liberté des femmes et de laïcité en Arabie Saoudite et au Qatar, dont les pétrodollars n'ont hélas pas l'air de beaucoup déranger certains dirigeants français, de droite comme de gauche, quand il s'agit de signer des contrats d'armement ou faire des conférences.
Dernier rappel: le 'burkini' est une adaptation commerciale d'une très ancienne pratique 'blédarde' qui voit les femmes se baigner habillées, du Maroc à l'Egypte. Ce n'est, en rien, un uniforme salafiste. Le salafisme strict prohibe au contraire cette tenue qui pousse des femmes, qui auparavant n'allaient pas nager, à se baigner en public.