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Depuis quelques années, les Presses Universitaires de Rennes (PUR) se sont taillées une réputation de leader en matière d'édition universitaire non-parisienne.
On trouve une confirmation de plus que cette réputation est amplement justifiée, avec la publication cette année de Pluralisme religieux et citoyenneté, dirigé par Micheline Milot, Philppe Portier et Jean-Paul Willaime (Rennes, PUR, 2010 276p).
Il est loin, le temps où Jean Baubérot s'interrogeait sur la mortalité du protestantisme français (Jean Baubérot, Le protestantisme doit-il mourir? Seuil, 1988).
Érodés par la sécularisation de la société française, mis au défi par une modernité qu'ils avaient eux-mêmes contribué à installer, les protestants semblaient décliner comme peau de chagrin.
Deux décennies plus tard, ce sont pourtant 20.000 fidèles des Églises de la Réforme qui se sont réjouis, à Strasbourg, dans le cadre de la manifestation "Protestants en fête" (2009), confirmant un fait social incontournable : diversifiée et rajeunie, la minorité protestante a fait mieux que se maintenir, sa part dans la population française a même légèrement progressé.
Le protestantisme susciterait-il l'ennui? Serait-il insuffisamment médiatisé? Force est en tout cas de s'interroger, au vu d'une annulation très surprenante.
L'Université Inter-âges de Versailles, belle institution de formation permanente à destination des séniors, avait programmé un alléchant cycle de conférences sur le protestantisme.
Surprise: il a été brutalement annulé.
Lieu pédagogique unique au monde en matière d'explication de l'histoire du protestantisme, le Musée international de la Réforme (Genève) ne cesse d'évoluer et de se bonifier, sous la houlette d'Isabelle Graesslé.
C'est tout à l'honneur de cette dernière d'avoir compris que la meilleure manière de valoriser un patrimoine est d'être toujours prêt.... à réformer, innover, élargir.
J’ai reçu cette semaine par courriel une publicité de Médiapart, m’invitant à souscrire à un abonnement en ligne.
Surprise: Edwy Plenel, son directeur de la publication, affirme: les «abonnements sont notre seule ressource».
Or, à l’inverse du site Arrêt sur images de Daniel Schneidermann, qui a refusé avec courage et cohérence toute demande de subvention auprès de l’Etat, Mediapart a demandé, et obtenu fin 2009, une subvention de 200.000 Euros.
Ils sont l'avenir de la recherche. Ils sont en première ligne en matière de dépouillement des sources primaires. Ils ne sont pas encore (trop) formatés. Ils ouvrent des pistes pionnières. Ils sont vaillants et méconnus.
Qui sont-ils?
Quiconque répond spontanément "Les doctorantes et doctorants", gagne le droit de cliquer ci-dessous pour une belle surprise.
Parmi les revues spécialisées en sciences sociales des religions, la réputation d'excellence de Social Compass n'est plus à faire.
A noter, dans la dernière livraison, un thème d'un intérêt particulier pour ceux qui suivent, d'un point de vue scientifique, l'actualité protestante et l'actualité vietnamienne.
En publiant Le déni des cultures (2010), Hugues Lagrange (CNRS) vient de jeter un pavé dans la mare.
Son point de vue?
Démontrer qu'à conditions sociales et immobilières égales, le facteur de l'origine culturelle et géographique constitue une des variables explicatives des conduites sociales, y compris de la délinquance.
Le comprendre permettra, dit-il, de mieux ajuster les politiques d'intégration.
A l'heure où "Des hommes et des dieux" remet au devant de la scène, au travers d'un rappel dramatique, le rapport difficile qu'entretient l'Algérie avec le pluralisme interne, qu'en est-il de la situation des chrétiens?
Seul pays du Maghreb où un citoyen a le droit d'être chrétien, l'Algérie accueille, en terrain protestant, des églises évangéliques ultra-minoritaires, mais en croissance.
Ces dernières semblent soulever des résistances particulières, notamment évoquées (assez longuement) par Eric Denimal et Patrice de Plunkett dans leurs synthèses respectives sur l'évangélisme contemporain.
A noter aujourd'hui un entretien de Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction de l'hebdomadaire La Vie.
Evangélisation, nouveau paradigme de "minorité créative", enjeu d'une société civile chrétienne, oecuménisme renouvelé etc: tous les sujets chauds du moment sont abordés sans langue de bois, dans le contexte du lancement des états généraux du christianisme.
Accordé à Stéphanie Le Bars, cet entretien est consultable depuis aujourd'hui sur le site du quotidien Le Monde.
Le déclin de l'école républicaine est une des principales causes de la crise du modèle français, qui couve depuis près d'un demi siècle. Il a des conséquences dans tous les domaines, y compris sur le terrain laïque et religieux.
Des apprentis-sorciers de tous bords, confondant égalité des droits (qui tire vers le haut) et égalité des conditions (nivellement par le bas), ont conduit à ce qu'il faut bien décrire comme un lent effondrement, qu'il n'est plus possible aujourd'hui de continuer à masquer.
A noter les 23, 24 et 25 septembre 2010 à l'université catholique de Lille, les Etats généraux du Christianisme, organisés par l'hebdomadaire La Vie.
Le thème, "Notre époque a-t-elle besoin de Dieu", se décline au travers de multiples ateliers qui composent un programme fort riche.
La visite actuelle du pape catholique Benoit XVI en Grande Bretagne (Ecosse et Angleterre) constitue un événement majeur de l'actualité chrétienne, toutes confessions confondues.
David Cameron, premier ministre britannique en exercice, n'a pas hésité à écrire une longue tribune dans Le Monde pour saluer l'événement.
Islamologue et intellectuel à multiples facettes, Mohammed Arkoun (1928-2010) est décédé avant-hier, 14 septembre 2010.
Homme libre et passionné, universitaire brillant, il a pu être critiqué ici et là pour certains caprices de diva, des ponts parfois mal assurés entre objectivation et regard confessionnel, et un discours propice aux récupérations bien-pensantes, plus proche de Télérama que de la réalité sociale musulmane populaire.
En ce 14 septembre 2010, une candidate novice du mouvement ultraconservateur Tea Party, Christine O'Donnell, vient de remporter une lourde victoire dans les primaires du Delaware qui l'opposaient au candidat républicain traditionnel.
Comment expliquer l'essor de ce mouvement? Quels sont ses liens avec la Droite chrétienne?
Pour décrypter ce phénomène, Célia Belin est aujourd'hui devenue une analyste incontournable.
Ne tergiversons pas: les cris ridicules et hypocrites d'une certaine Gauche caviard, aussi méprisante pour le peuple qu'elle est pontifiante, sont certes pénibles à entendre quand il s'agit d'insécurité.
Mais ce n'est pas une raison pour fermer les yeux devant l'infamie: la circulaire Hortefeux du 5 août dernier sur l'évacuation prioritaire des camps Roms est une honte pour la République.
En dépit d'un "point Godwin" évitable, les instances européennes ont eu raison, aujourd'hui, de le souligner.
Qu'on se reconnaisse ou non dans toutes ses options, Patrice de Plunkett est aujourd'hui un des bloggers incontournables de l'Internet francophone.
Après avoir signalé son ouvrage de synthèse consacré aux évangéliques, et si on jetait un coup d'oeil sur son blog?
Fringe Freak (zarbi des marges), Terry Jones et son projet (finalement abandonné) de brûler le Coran aujourd’hui (11 septembre 2010) ont été fermement condamnés par toutes les organisations religieuses régionales et nationales des Etats-Unis, à commencer par la puissante National Association of Evangelicals (NAE), principal réseau évangélique américain (80 millions de fidèles).
Seule la petite secte WBC de Fred Phelps, qui fait profession de «haïr l’Amérique, les Juifs et les Homos» lui a apporté son soutien, affirmant même que si Terry Jones ne brûle pas le Coran, elle le refera elle-même (après l’avoir déjà fait).
Alors que le pasteur extrémiste Terry Jones ne cesse de jouer avec les nerfs des observateurs (brûlera, brûlera pas le Coran?), il est bon de rappeler l’évidence: il s’agit là d’un acte isolé, d’un "fringe freak» (marginal), unanimement condamné par les chrétiens américains (catholiques, protestants mainline et évangéliques).
Si cet acte insensé n’est nullement représentatif, en revanche, l’islamophobie existe aux Etats-Unis.
L'islamophobie (à ne pas confondre avec la controverse) est un discours de haine, et comme tout discours de haine, il doit être dénoncé.
C'est pourquoi de multiples acteurs religieux et séculiers condamnent à juste titre, depuis plusieurs semaines, l'abominable projet d'un pasteur de Floride de brûler le Coran le 11 septembre prochain (2010).
Est-à-dire que l'islamophobie serait en progression aux Etats-Unis?
A voir de plus près.
D'un monde unipolaire vers un monde multipolaire?
Cette évolution n'est plus une hypothèse, mais une certitude, la seule question restant de savoir si l'on a réellement connu, à un moment donné, un monde unipolaire (ce dont je doute).
Pour y voir plus clair dans ces mutations géopolitiques, un outil très commode vient de sortir des presses: L'état du monde 2011, publié par les éditions La Découverte.
En plein débat sur la politique sécuritaire du gouvernement à l'égard des Roms et Gens du Voyage, un petit clin d'oeil: Sarkozy serait un nom Rom!
Ce n'est pas un gag! Pour vérifier cette info publiée par Le Monde, il suffit de cliquer sur le site de Rudolf Sarközi, porte-parole autrichien de la communauté Rom.
Et si, décidément, nous étions tous des gens du voyage, y compris notre président?
Demain samedi 4 septembre 2010, le camp du Bien et de la Vertu processionnera en France contre la politique sécuritaire du gouvernement, particulièrement en matière d'expulsion des Roms (qui recouvre deux choses: la destruction des campements illégaux, et le renvoi du pays avec indemnité de 300 euros par tête).
S'y trouveront réunis le vin amer d'acteurs de terrain compétents et révoltés (auxquels va ma sympathie) et la crème Chantilly (du sucre et du vent) d'une indignation en gants blancs, opportuniste et démago.
Indigeste coktail...
Septembre sera cette année sous le signe du travail de recherche foncier, des réunions et rendez-vous, et d'un jury de thèse à Oxford (Angleterre), yes indeed!
Quant à octobre, c'est la reprise des cours et conférences, comme l'indique la liste ci-dessous.
Pour terminer la série des fiches de lecture de juillet-août 2010, comment ne pas se pencher sur la synthèse de Patrice de Plunkett?
Auteur en 2009 de Les évangéliques à la conquête du monde (Perrin), cette grande plume nous offre un survol ébouriffant dont la fiche de lecture ci-proposée donne un aperçu.... qui ne remplace pas la lecture intégrale du livre.
Il ne se passe pas de mois sans que de nouveaux sites d'information numérique se joignent à la ronde du débat démocratique français, et c'est heureux. Il m'est déjà arrivé, entre autres, de signaler le très bon Rue 89.
On a aussi beaucoup entendu parler, récemment, de Médiapart, porté par Edwy Plenel.
Pasteur, journaliste, conférencier et écrivain (à succès), Eric Denimal est une des figures de proue de la scène protestante francophone, auteur d'un très remarqué, et désormais classique, La Bible pour les nuls.
C'est pourquoi son passionnant livre de synthèse paru en 2008, intitulé Faut-il avoir peur des évangéliques? (First éditions), mérite une lecture attentive.
En dehors de la conférence ASR (cf. note précédente), l'occasion m'a été donnée de revoir le Martin Luther King National Historic Site (ou National Park), qui concentre la maison de la famille MLK, l'Ebenezer Baptist Church, un mémorial et musée, et la sépulture de MLK et de son épouse Coretta.
Un grand moment!
Atlanta, c'est la ville de naissance du Coca Cola, mais aussi la cité des Jeux olympiques de 1996, l'inoubliable décor de la seconde partie de Gone With the Wind (Autant en emporte le vent), et, peut-être surtout, l'écrin où s'est affirmé le pasteur Martin Luther King, figure de proue du mouvement des Droits Civiques aux Etats-Unis.
Lorsqu'en 1999, un chercheur a été recruté à temps plein, au CNRS (section 38) pour étudier la socio-histoire du protestantisme évangélique, ce n'était pas tout à fait une "première", mais presque.
Dix ans plus tard, ce terrain d'étude est devenu incontournable, et les recherches se sont multipliées, suscitant une demande de postes.