En France, la nouvelle a été peu médiatisée, alors qu'elle aurait dû faire les gros titres durant une semaine, et provoquer la mise en retrait de la vie politique de Nicolas Sarkozy. On a appris, début juin, que le document Sarkozy/Kadhafi, tendant à prouver un financement libyen de la campagne du premier, est bel et bien authentique.
Le dictateur aurait donné 50 millions d'euros au candidat de l'UMP. Une bombe! Pourtant, l'écho médiatique est réduit en France. On se demande une fois de plus si l'absence de séparation financière entre Etat et médias écrits n'est pas responsable de ce bien étrange état de fait.
Si toutes les démocraties aident les médias, dans le domaine ciblé de la presse écrite, la France est de loin la plus subventionneuse. La subvention directe à la presse écrite est énorme en France (lien), quasi inexistante en Angleterre ou en Allemagne (lien). Les liens incestueux entre Etat et grands médias pousseraient-ils ces derniers à la prudence, devant un possible futur locataire de l'Elysée?
Une chose est sûre: il faudra un jour en France, après avoir séparé religions et Etat, séparer complètement grands médias écrits de l'Etat, en faisant cesser l'hypocrisie de subventionnements massifs qui compromettent un regard libre.
PS: Coup de chapeau, au passage, à Médiapart, qui s'est vaillamment engagé, à ses risques et périls, dans ce pas de liberté vis-à-vis de la perfusion d'argent public